Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

— 49 —
eus Julius avec celles d'une emp>'einte en cire du cachet
médical de l'oculiste Lucius Junius Macrinus éiçalement
trouvé à Heerlen, nous avons pu nous convaincre que, par
leur forme lapidaire, les lettres des deux inscriptions, tout en
se ressemblant, ne sont pas deux œuvres de la même main,
ni de la même époque. Les lettres du cachet sont plus rac-
courcies et moins dégagées que celles de l'épi taphe, qui se
recommandent, au contraire, par leur scrupuleuse régula-
rité et leurs proportions élégantes. Les lettres qui, dans les
deux monuments, ont la même physionomie et se ressemblent
le plus, sont les m, v, g, l et e.
Quand au style de notre inscription, il rappelle, comme
tout le monde peut le vérifier, les monuments de la plus
pure latinité. Les abréviations lapidaires sont celles que l'on
rencontre partout. Le soldat de Heerlen portait un nom et
un surnom complètement romains; la formule dédicatoire
et la langue de l'inscription ne rappellent en rien les bar-
bares de la Seconde Germanie. Le père même du défunt
portait un nom romain.
Nos observations sur le monument de Heerlen ne seraient
pas complètes, si nous omettions d'étudier ce qui concerne
l'individu en l'honneur duquel notre monument a été élevé.
Il nous reste donc un mot à dire de la personne de Marcus
Julius, sur son service militaire et sur la légion dans laquelle
il a servi.
La levée militaire chez les Romains ne se faisait pas seule-
ment en Italie, mais également dans les provinces. Notre
soldat n'était donc pas nécessairement un Ilalicn ; il a pu
être un habitant de la Seconde Germanie, un indigène de
Heerlen. Les magistrats faisaientchoixpour l'armée déjeunes