Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

— o31 —
cuivre des rives de la Meuse n'avaient plus le monopole de
la fabrication des grands objets servant au culte.
Un monument de Tournai, dû à la libéralité du chanoine
Simon du Portail, mort en 1362, et qui devait avoir une cer-
taine importance, a disparu. C'est le contre-retable de l'ancien
autel du chœur de l'église cathédrale, consistant en une
table d'airain soutenue par des colonnes de même métal,
sur laquelle étaient placées les châsses de saint Éleuthère
et de Notre-Dame (i). Séduit par la découverte d'un contrat
de l'an 1345, où on lit qu'un nommé Lolhaire Hanaitte s'en-
gage à faire « une tombe couvierle de laiton aussi souf-
y> fîsamment ouvrée que n'est celle de Jakemon de Corbry »
avec la représentation de deux prêtres, le chanoine Voisin a
voulu attribuer l'exécution de ces colonnes et de cette table
à ce même ouvrier (2).
On connaît les noms de plusieurs fondeurs de cuivre de
Tournai de la seconde moitié du xiv^ siècle. Outre celui de
Roger le Crées, inscrit au nombre des bourgeois à la date du
6 février 1380 (n. st.) (3), deux autres sont cités dans un
compte de l'an 1397 : maître Wattier, qui livra les quatre
syrènes « de fin cœuve » et un grand nombre de bannières
pour orner les tourelles et les pinacles du beffroi commu-
nal (4), et Jean de Paris, qui fut chargé de fondre en laiton
(1) Bulletins de la Société historique et littéraire de Tournai, t. XI, p. 39.
(ï) Ibidem.
(3) Registre de la loi commençant à 1364, aux Archives communales de
Tournai.
{^)
« A inaisti'e Wattier pour avoir par lui fait les iiij scraiues qui sont sur
» les iiij tourelles du belfroi, de fin cœuve, etc.
» Audit niaistre Wattier, fondeur, pour viij grandes bannières et xxxvj petites,
» par lui fez de fin cœuvre, mises et employez audit belfroi », etc. {Bulletins de
lu Société historique et littéraire de Tournai, (. VIII, pp. 50 et 51.)
,