Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Ajoutons, en outre, que la couche de sable blanc qui se
retrouve à Fresin nous permet de conclure que les tombes
de Grez appartiennent au même peuple que celles de Fresin,
dont on a pu parfaitement déterminer l'antiquité.
Nous terminons en présentant quelques remarques rela-
tivement à l'origine probable des tumulus de Grez-Doiceau ;
peut-on rattacher ceux-ci à des populations à demeure fixe?
Il nous parait que non ; au contraire, nous avons des motifs
qui militent en faveur de l'opinion opposée.
En cas de parenté entre les substructions romaines du
voisinage (à Bonlez, Longueville, Dioii-Ie-Mont, etc.) et les
tombes de Grez, on ne s'expliquerait point l'absence de tout
objet funéraire, de monnaies, de tuiles, etc. On ne peut
point admettre que ces populations aient privé leurs morts
des ustensiles qu'ils avaient coutume de placer à coté de
leurs cendres ou qu'ils jetaient sur le bûcher.
Encore il n'entrait point dans leur coutume d'élever à
tout le monde des monuments de l'espèce : comment alors
justifier une agglomération de neuf tumulus? Car il est
probable que ceux-ci ont tous servi de sépultures, du moins
les seuls qui aient été ouverts avaient pareille destination.
Il nous paraît plus rationnel d'attribuer lesdites sépultures
à une troupe de guerriers qui, après un combat livré sur
les hauteurs, ont brûlé les cadavres des leurs tombés sur le
champ de bataille et, ])our soustraire leurs cendres à l'ennemi
et en même temps pour honorer leur mémoire, ont élevé
ces tombes, dont deux viennent d'être explorées.
Elewyt, D février 1874.
Camille Van Dessel.