Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Nous avons déjà eu occasion de dire quelle fui l'inlliicnce
de saint Bernward, évoque de Ilildeslieim, qui donna les
modèles de divers objels conserv('\s jnsquà nos jours. A
Amiens, aux frontières de notre pays, qui touchait alors à la
Picardie, Gervais, archevêque de celte ville de lOooà 10G7,
semble aussi avoir été expert dans l'art de la fonte. Un liis-
torien rapporte qu'il imagina de faire fondre en enivre un
grand cerf, qu'il lit placer dans la cour de sa demeure i)oiii'
se rappeler les plaines giboyeuses du Maine, sa patrie (i ).
Le ciironiqueur Gilles d'Orval nous a conservé la descrip-
tion du tombeau de Théoduin, évèque de Liège, mort en
1075, après trente ans de pontificat, tombeau qui se voyait
dans l'église de Notre-Dame de Iluy, reconstruite à ses frais.
Une pierre de marbre noir, plus élevée que le pavement,
couvrait cette sépulture; elle était entourée de six colonnes
de bronze , qui soutenaient une autre pierre d'un marbre
veiné de rouge et de blanc, encadrée de bois recouvert de
plaques de mosaïque d'une exécution admirable ;
un grillage
en fer battu, merveilleusement travaillé, et qui avait la forme
de fleurs, enveloppait de tous côtés le monument, sur la
partie supérieure duquel on lisait une inscription en vers, dont
le chroniqueur n'a rapporté que le commencement ; en voici
la traduction
: « Théoduin commença cet ouvrage, le com-
pléta, l'enrichit et le dota de pierreries, d'argent, de pein-
(i) « Hic in!er cetera inijcnlis corporis cervura conllalilcm ciipriiuim , qui
» hacleniis in ciiria arcliicpiscopi slans cernitiir, oporc fusili fieri sii;i :irtc exco-
» t;itavif,. In poclore liuiiis cervi liactenns lii versus leguiUur:
)) Duni Ccnomanntu'um sillus lustrare solebaf
» Gervasius, cervos tuni suflicientor habubat.
« Hune, nicnior ul patria' sit semiicr, conditlit irre. n
{Chronicoh Saucli Auilrrir, clans I'f.iit/, Moinimoihi (IcrmanUr liisloricti,
t. IX, p. 5:w )