Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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repas, combats de gladiateurs, immolation de victimes, qu'ils
n'accomplissent au-dessus des tombeaux.
Mais en supposant le contraire, ne serait-il pas souve-
rainement téméraire d'argumenter de l'antiquité classique
pour soutenir que, chez les barbares, le fait d'écraser du pied
les aigles romaines sur un autel ou un tombeau, était un acte
de profanation qui eût révolté ïombre de leurs héros?
Malgré l'absence d'analogie possible, restons néanmoins
dans l'antiquité classique, et raisonnons comme si ce qui
concerne Énée ou tel autre ancien pouvait être appliqué à
Ambiorix — et à son ombre.
L'exemple d'Énée a été rendu suspect... Soit! a-t-on dit,
prenons-en un autre, et quel nouvel exemple a été choisi ? c'est
celui de Néoptolème, non-seulement gravissant le tumulus
de terre où son père a été inhumé, mais encore escaladant
l'autel placé au sommet du tertre, et là immolant, aux mânes
de son père, Philoxène, victime désignée.
On croyait cet exemple péremptoire pour prouver que
l'action de se placer sur un tombeau, sans intention mau-
vaise, ne pouvait être considérée comme une profanation.
Était-ce à bon droit?
Le contradicteur se charge lui-même de prouver l'affir-
mative, et voici l'excellent raisonnement qu'on lui emprunte
ici pour expliquer le fait (on se permet seulement de rem-
placer Pyrrhus par Ambiorix, le tombeau d'Achille par le
dolmen, Calchas par un druide quelconfjue et Polyxêne par
les aigles romaines). Citons textuellement :
« Si Ambiorix a été (i) se placer au haut du dolmen, c'est
(i) En français, l'on dirait « est allé. » Virgile disait ibat.