Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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TouL reiisuiiiblc do celle décoration est d'une richesse
originale et magniiique. L'exécution en est des plus cu-
rieuses. Les figures, tout en projetant sur le mur ure forte
saillie, sont aplaties et couvertes de nombreuses emailles,
qui, comme on l'a l'ait justement observer, les font ressembler
plutôt à de la gravure qu'à de la sculpture ; c'est le même
procédé primitif qu'on retrouve dans les compositions qui
décorent les portes de bronze de Saint-Paul hors des murs,
à Rome. En simplifiant l'exécution, en écrivant plus nette-
ment les foi'mes, ces entailles ajoutent à l'effet. On Irouve ici
l'accent à la fois sauvage et puissant des sculptures assy-
riennes réduites aux traits essentiels, exprimées gauche-
ment, mais énergiquement, et donnant l'impression d'une
grande force enchaînée. Que manque-t-il, en effet, la plu-
part du temps à l'art primitif, si souvent plein de caractère
et même de grandeur? Une seule chose : la liberté. C'est là
le progrès définitif.
Pour en finir avec nos sculptures du xr' siècle, il faudrait
citer encore la châsse de Visé. Ses bas-reliefs, qui représen-
tent les principaux épisodes de la vie de saint Hadelin, sont
parfois d'une composition assez compliquée et d'une exécution
relativement savante. Nous n'entrerons pas dans la descrip-
tion détaillée de ces scènes, dont l'une nous montre le fa-
meux maire d'Austrasie Pépin de Herstal ai'rèlant Hadelin
dans sa retraite. Il nous suffira de renvoyei- le lecteui- à la
consciencieuse monographie de feu M. Lavalleye (i), qui
signale à juste titre la châsse de Visé comme une œuvre des
plus remarquables par la naïveté du dessin, la richesse de
(i) Bulletin de l'institul archéologique liégeois, t. XI, p. iôo.