Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

.),34 —
des iiiiilatoui's. El M. Labarlc njoulc (i) à ce propos celte
judicieuse réflexion ; « Si dans la position élevée ou Sugcr
» se (rouvail placé, — dit-il, — il n'avait pas su résister aux
» censures exagérées de saint Bej-nard, c'en était fait assuré-
» nient en France de tous les arts, dont les germes auraient
» été étouffés, puisque, avec l'esprit cl les mœurs de son
» temps, l'Eglise seule pouvait en faciliter le développc-
» ment. »
L'abbé de Saint-Denis nous a transmis lui-même de trcs-
cui-ieux détails sur les nombreux travaux qu'il a ordon-
nés (2). Il parle des portes en bronze doré de son église,
où étaient représentées en bas-reliefs la Passion, la Résurrec-
tion et l'Ascension du Clirist ;
de vases et de cbandelicrs d'or
éniaillc', de vitraux coloriés en couleur, etc., d'orfèvreries
splendides qui servaient de revèLcnicnt aux autels, d'objets
en fonte incrustés d'émaux qu'avaient faits des artisans
venus à sa demande jusqu'au nombre de sept de la Lotba-
ringie (0). « Ces barbares, — dit-il (c'est ainsi qu'il les qua-
» lifie, |)arce qu'ils étaient étrangers),— font un emi)loi plus
» considérable de pierres précieuses que les nôtres (4). »
Or ces artistes lotbaringiens appartenaient à notre pays,
(1) Ilisloirc (les arts inclnstrieh un moijeii ('((je ; l'''^ odilimi, 1. li, p. :2i().
(î) Voy. son h'ailé inliUilé : de Rébus in administrnlkmc sua (jeslis, ci!é
plus haiil, cl Nettiîmknt, StKjcr et son temps; édition de 1SG7, pp. l:2k't sui-
vanlrs.
(ô) « Por pluiTs aurilahios lolliaringxjs, quando(|nc (|iiinqiic, quandoquc
» scptcni, vi.\ diiobus annis pcrl'oclani habcrc poUiinnis. » (Duchesne, loc cil ,
p. 3io, cl itouQiET, loc. cit., p. 09.) Ces travaux de Siiger sont décrits dans
Ti;xii;ii, DiclioitiKiire (rorfévrerie chrélienne, col. 1555 a lôOo; les texlfs
qui y sont relatifs y sont reproduits.
(0 " Qnoniam barbari et profusioros nos'ralil)Us crant aiiiliees;.... »