Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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sommet des plus hautes montagnes, témoin le temple de
Delphes des Macédoniens... »
Plus loin : « C'est ainsi qu'en agirent les prêtres de
l'oracle de Delphes, qui placèrent leur temple sur la plus
haute montagne de la Macédoine. »
Trois erreurs :
D'abord Delphes n'était pas en Macédoine, mais en Pho-
cide, contrée qui ne touchait par aucune de ses frontières à
la Macédoine.
Ensuite le temple d'Apollon n'était pas situé sur l'Olympe,
ce qui aurait permis plus ou moins de parler de Macédoine,
puisque l'Olympe séparait cette contrée de la Thessalie; ce
temple occupait une partie du mont Parnasse.
Enfin, le sommet le plus élevé du Parnasse n'était pas à
Delphes même, mais à quelques lieues de cette ville; or la
ville et le temple de Delphes étaient situés non sur un som-
met quelconque du Parnasse, mais sur le penchant sud
d'une des montagnes de la chaîne; la situation de Delphes,
à mi-côte de cette montagne, ressemblait, a-t-on dit, à la
cavea d'un théâtre, ce que Justin (i) dit formellement : média
saxi rupes m formam theatri recessit. et il ajoute que l'oracle
était rendu au-dessus d'un gouffre placé non au sommet,
mais au milieu de la montagne :
in hoc rupis anfractu média
ferme montis altitudine planities exigiia est, atque in ea pro-
fundum terrae foramen, etc.
— LeBarâtre (lire Barathre), qui était le gouffre profond
où à Athènes on précipitait les criminels, M. Steur le place
à Rome, près du Capitole.
(i) Histor. pliilipp., etc., \XIV, G.