Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

i)o
par Vespasien (année 69-79 après J.-G.) (i). Une autre par-
tie de cette légion qui était restée à Vêlera fut anéantie par
Claudius Givilis (2). Après cette catastrophe, elle disparaît
de l'histoire.
Des données que nous venons d'exposer sur la cinquième
légion, il résulte assez clairement que notre légionnaire a
dû faire partie de la Icgio V Alaiula, qui a séjourné pendant
plus d'un siècle dans les pays voisins de Heerlen.
Si donc nos recherches paléographiques placent le mo-
nument de Heerlen dans le Haut-Empire vers le premier ou
le second siècle, l'histoire de cette cinquième légion nous
fournit des renseignements plus précis encore. D'après elle,
l'origine de notre monument doit indubitahlement être cher-
chée entre le règne de Jules-César, qui créa la cinquième
légion Alauda, et celui de Vespasien, qui la vit périr; c'est-
à-dire entre l'année 60 avant et l'année 79 après J.-C. Un
sentiment archéologique nous fait incliner même à le rap-
porter vers le milieu du premier siècle, quand la Germanie
inférieure jouissait de la paix.
On ne doit avoir aucun doute que la Belgique n'ait fourni
une notable part d'hommes aux légions romaines. « Néan-
moins, — dit M. Roulez, — l'histoire garde le plus profond
silence à cet égard , et c'est n peine si j'ai pu rencontrer
une inscription relative à un soldat légionnaire natif de ce
pays » (3). On doit faire le même aveu pour les inscriptions
(i) Steiner, Codex inscript, roman. Rheni, et Brambach, Corpus inscript
Rhen., Praef., p. xii.
(-2) Tacit., Annal., IV, 55, 60.
(sj Roulez, Du contingent des Belges dans les légions romaines, p. 4,
Le soldat en question est un Trévère, vétéran de la légion XXX Utpia, dont
l'épitaphe a été publiée par Muratori, Thesaur. inscript., p. 1088.