Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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Un des grands argumenis des partisans de cette thèse
phœnico ou gréco-lyrrhénienne, c'est, expose ]M. Bertrand, la
perfection des bronzes recueillis dans les stations et les mo-
numents les plus incontestablement anciens des contrées
dont il s'agit. Ce n'est donc pas, dit-on, chez ces peuples que
cette industrie est née. Ces bronzes y sont venus tout fabri-
qués du dehors. Or si l'industrie du bronze n'est nulle part
indigène, ni on Gaule, ni en Germanie, ni dans le nord,
d'où ces objets viendraient-ils, sinon du foyer de toute civi-
lisation : du bassin de la Méditerranée, de Sidon, de Tyr, de
Chypre, d'Âdria, de Populonia ou de Marseille?
Mais M. Berirand se demande s'il n'est pas possible de
concevoir que l'industrie du bronze ait été apportée au.x po-
pulations septentrionales de l'Europe autrement que par
l'intermédiaire des Phéniciens, des Grecs ou des Étrusques.
« Nous ne sommes pas, dit-il, renfermés dans ce dilemme.
Soutenir que le problème n'a que deu.x solutions possibles,
la solution du bronze indigène et la solution phœnico-étrus-
que, est une erreur évidente. En dehors de la Phénicie, de
la Grèce et de l'Étrurie, existaient dans l'antiquité plusieurs
grands centres de civilisation qu'il est plus que permis d"in-
(errogor, qu'il faut interroger avant tout, puisque là est la
première origine de tout art et de toute industrie pour l'Oc-
cident, Je veux parler des vastes contrées dont li; Caucase
est la tète »
Ici M. Alex. Bertrand rappelle que les Grecs eux-mêmes
ne s'attribuaient pas l'invention delà métallurgie, qui, d'après
eux, avait pris naissance en Asie-Mineui-o ; il ajoule que la
route la plus courte du pays des Chalybes ou des montagnes
de la Phrygie, soit aux bords de la Baltique, soit au pied des