Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie

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deux états limitrophes, et peu s'en fallut même plusieurs fois,
et notamment en 4365, que la guerre ne vînt à s'allumer
entre le comte de Namar et l'évéque de Liège à ce propos,
ce qui eût provoqué de nouvelles hostilités entre Dinantais
et Bouvignois. Mais le pape Urbain VI parvint à conjurer
l'orage; toutefois ce grand débat ne finit qu'au xv* siècle, en
1445, après bien des incidents, racontés au Jong dans un
document contemporain de l'an 1417 (i) et dans d'autres
pièces (2).
Postérieurement à l'accord conclu en 1559, il semble
qu'il y ait eu une assez longue période de calme, sinon de
paix complète. La délimitation définitive du territoire de
Dinant là où il confinait à celui de Bouvignes avait fait
disparaître une des principales causes de querelles entre
leurs habitants. Quoique les chroniques et les archives ne
nous aient rien appris sur ce qui s'est passé pendant le reste
du xiv'' siècle, on ne doit pas en conclure que les deux villes
aient vécu en parfaite intelligence. Il y avait d'ailleui's trop
d'intérêts engagés, trop de vieilles rancunes dans les cœurs,
encore troj) de sources incessantes de contestations, pour
qu'il en fût autrement. Nous supposons que c'est à la suite
de quelque conflit encore que la ville de Bouvignes, afin de
mieux se fortifier du côté de Dinant, par la construction
(1) Rouleau de 1417, dans la trésorerie des ehartes des comtes de Namur,
aux Archives du royaume.
(«) Chartes du 6 mai 1 iô3, du 21 novembre 1143, etc., ibidem, et d'autres dans
le chartrier du chapitre de Saint-Lambert, aux Archives de l'Ktat, a Liège. La
plupart des actes relatifs k cette affaire des dix-sept villages sont énumérés dans
une charte du 50 avril i-452, existant dans la trésorerie des chartes des comtes
de Namur, citée, et beaucoup de ces pièces s'y trouvent en original.