Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

PREMIERS ACTES DE PROSÉLYTISME 107
ferme dessein de la combattre. Cependant, n'avait-il
pas écrit :
C'est une trop grande outrecuidance à nous de nous
oser séparer de la communion de l'Église dès que la
vie de quelqu'un ne satisfait pas à notre jugement...
Pourtant que par conséquent ces deux points nous
soient résolus que celui qui de son bon gré abandonne
la communion externe d'une Église en laquelle la parole
de Dieu est prêchée et ses sacrements sont administrés,
n'a nulle excuse ; secondement, que les vices des autres,
encore qu'ils soient en grand nombre, ne nous empêchent
pas que nous puissions là faire profession de notre
chrétienté, usant des sacrements de Notre-Seigneur en
commun avec eux, d'autant qu'une bonne conscience
n'est point blessée par l'indignité des autres, fût-ce
même du pasteur.
Il est défendu, certes, de se séparer de la communion
de l'Église au commun des mortels, mais
non point à ceux qui possèdent la vérité et qui
le savent.
... Mais si on repousse un zèle inconsidéré à cause de
l'ignorance, pour ce qu'il n'est point fondé en raison,
pourquoi, je vous prie, le zèle ne sera-t-il louable en
un fidèle quand il débat pour la vraie foi qui lui est
certaine ?
Il suffit que l'on soit certain de son infaillibilité,
car :
Dieu ne commande pas de maintenir si étroitement
toute religion, quelle qu'elle soit, mais celle qu'il a
ordonnée de sa propre bouche.
Or la religion qui remonte tout droit au Christ
ne peut qu'être celle qu'il a ordonnée de sa propre
bouche. Et personne au monde n'était si persuadé