Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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Puis chacun des pasteurs descend de la chaire,
protégé par ses amis. Le peuple vocifère autour
d'eux. Les Libertins ont dégainé. Les fers brillent
au bout des poings, les bâtons sont levés. Mais les
deux ministres, forts de leur vertu, regardent avec
mépris ces hommes pleins de péchés. Ils marchent
à pas lents et sortent du temple sans que personne
ait osé les toucher. Ils n'ont pas donné la
cène, ils n'ont pas profané Dieu. Voilà donc toute
la ville excommuniée,
par la volonté de deux
le saint
étrangers
jour de Pâques,
! Les moins religieux
en gémissent, comme s'ils avaient eu vraiment
l'intention d'aller prendre leur part du banquet
pascal, et la situation paraît si grave aux
syndics qu'ils se rassemblent, en dépit de la fête.
Ils refusent de recevoir Farel et Calvin, désireux
de se justifier,
cants qui font
et décident de déposer les prédi-
« mépris de la justice ». Les deux
pasteurs resteront à Genève
en ait trouvé d'autres pour
jusqu'à ce que l'on
les remplacer, dit-on
tout d'abord. Mais le lendemain, le Conseil
du peuple leur ordonne « de vider la ville
général
dans les
trois jours ».
« Hé bien ! A la bonne heure ! » s'écrie Calvin, quand
on vient lui signifier cet ordre. « Si nous eussions servi
les hommes, nous serions mal récompensés. Mais nous
servons un grand maître, qui nous récompensera. »