Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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le mariage de son ami, entouré de pasteurs et de*
protestants notables.
Ce dut être une cérémonie très grave, où les
discours célébrant les vertus chrétiennes des deux
nouveaux époux remplacèrent les violons et les
jongleurs. Au banquet, on récita des poésies en
allemand et en français.
Puis, la nouvelle mariée, tenant à la main son
fils et sa fille, entre dans la maison de l'époux.
En dépit de toute sa charité chrétienne, Idelette
n'a-t-elle pas un geste d'effroi en pénétrant
dans cette demeure bourdonnante où elle cherche
vainement du regard une place pour elle et ses
enfants ? Où vont-ils coucher tous les trois ? Il y a
des manteaux, des épées, des chapeaux sur tous
les lits ! On y voit même des jupons de femme,
des miroirs, des bonnets, car de nouveaux pensionnaires
sont arrivés chez le pasteur, où logent
maintenant quelques dames dont la demoiselle
du Verger, accompagnée de son fils et de son serviteur.
La dame est impérieuse, et elle a le verbe
haut. Sa voix aigre domine le tumulte. Il ne doit pas
être toujours bien agréable de vivre en sa compagnie.
Idelette, néanmoins, ne s'effraie pas. Cette
épouse modèle a confiance en la sagesse de son
mari, et, pleine de sérénité, elle pénètre dans la
salle bruyante d'où les pensionnaires Eynard
Pichon et Nicolas Parent se retirent, pour que la
femme de leur hôte et ses enfants trouvent une
place en la maison du mari.
Voilà donc la sage Idelette échouée au milieu
de ce campement, avec tout son trousseau de