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Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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46 CALVIN<br />

veau, il ne voit plus en eux que l'appât du gain,<br />

le souci du temporel. Et la vision du Christ pauvre,<br />

du Christ charitable, s'oppose à ce tableau de<br />

lucre pour les lui rendre plus odieux. Non, ce ne<br />

sont pas eux qui peuvent montrer Dieu aux fidèles.<br />

Ils conduisent à l'erreur <strong>et</strong> à l'idolâtrie ceux qui<br />

les suivent. Et <strong>Calvin</strong> tourne des regards complaisants<br />

vers les gens hardis qui ne veulent plus du<br />

prêtre <strong>et</strong> prétendent n'avoir besoin que de la <strong>Bible</strong><br />

pour se conduire selon les vues de Dieu.<br />

Tout ne montre-t-il pas qu'ils sont dans la<br />

vérité ? Leur maintien est grave. Ils n'ont dans la<br />

bouche que des paroles sévères <strong>et</strong>, bien loin de se<br />

dissiper en vains spectacles <strong>et</strong> en vains propos,<br />

ils font de Dieu l'obj<strong>et</strong> continuel de leurs préoccupations.<br />

Ce sont les convaincus qui se sont scandalisés.<br />

Les autres, les tièdes, les indifférents,<br />

continuent de former le troupeau bêlant des<br />

fidèles. <strong>Calvin</strong> se plaît aux façons des révoltés<br />

qui entourent son père <strong>et</strong> se traitent mutuellement<br />

« de frères », ainsi que le faisaient les chrétiens de<br />

la primitive Église.<br />

<strong>Calvin</strong> sentait le vieil édifice des croyances<br />

ancestrales crouler en lui, <strong>et</strong> commençait à « rechercher<br />

quelque cach<strong>et</strong>te », afin d'y fouiller âprement<br />

sa conscience. Alors, il était épouvanté.<br />

« Car toutes fois <strong>et</strong> quantes que je descendoy en moy »,<br />

dit-il, « ou que j'eslevoy le coeur à toy » (Dieu), « une<br />

si extrême horreur me surprenait qu'il n'y avait purifications<br />

ni satisfactions qui m'en peussent aucunement<br />

guérir. Et ! tant que je me considéroy de près, tant<br />

plus rudes aiguillons pressoient ma conscience, tellement<br />

qu'il ne me demeuroit autres soulas ni confort,<br />

sinon de me tromper moy-mesme en m'oubliant. »

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