Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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Le dimanche 1er octobre, la foule bariolée se
dirige vers la cathédrale, et Farel ouvre la dispute
par une prédication.
Le lendemain, dès sept heures du matin, la
grande nef se remplit de peuple. Il entre, se presse,
s'écrase. Toutes les rues le déversent, et il entre
toujours. Les milliers de têtes, en hauts bonnets
ou privées de leurs petites calottes à cercle d'or,
se tournent vers le centre de la cathédrale. On y
a réservé une place pour les débats, avec des sièges
autour, où sont assis les tenants de la discussion.
Il y a aussi quatre notaires ou secrétaires avec
leurs écritoires, les deux présidents et les cinq
commissaires de Berne. Ils sont vêtus de chausses
et de pourpoints noirs à crevés rouges. Un long
panache flotte sur leurs chapeaux à larges bords.
Un grand étonnement a saisi le peuple à la vue
du petit nombre de prêtres qui se sont rendus à
l'invitation du Conseil. On en a convié trois cent
trente-sept à venir défendre leur foi, et cent
soixante-quatorze seulement ont répondu à l'appel
de la ville de Berne. Les autres estiment qu'ils
n'ont pas à se commettre en de tels débats et que
ce serait offenser le Seigneur que d'aller disputer
avec des hérétiques tout juste bons à jeter au
bûcher.
Mais voici que Farel apparaît dans le cercle,
au milieu de la cathédrale. Aux feux des cires,
sa barbe rouge flambe sur sa courte et large
robe noire, entre les feutres empanachés des commissaires.
Et sa formidable voix s'en va frapper
les voûtes de la nef, qui la font retomber sur la
tête du peuple. C'est lui qui a rédigé les dix thèses
que l'on va soutenir. Et il parle de la justification
par la foi. Il s'élève, ainsi que Viret, contre la