Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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la sonnerie des cloches, et déclare que la chose
n'est pas digne d'une dispute.
Par exemple, il ne peut admettre que les sagesfemmes
baptisent les enfants. Cette pratique, qui
repose sur une conception magique des sacrements,
lui paraît une « profanation impie et sacri-
lège », et il faut résister jusqu'au sang plutôt que
de consentir à cette intolérable superstition.
Dans sa petite église, il veut que ses ouailles
soient à genoux quand elles prient le Seigneur, et
il apporte le plus grand soin dans le choix de leurs
cantiques. Il montre, en cette affaire, d'autant
plus de circonspection et de fermeté que, jusqu'alors,
les hommes n'ont guère fait de part
entre ce qu'il convient d'offrir à Dieu sous forme
de musique et ce qui n'est pour eux qu'un divertissement
frivole, voire même folâtre, pour ne pas
dire davantage.
C'est le temps, en effet, où le maître de chapelle
du Vatican demande respectueusement au Pape
s'il veut que l'on chante le Magnificat sur l'air
de Margot dans un jardin, ou bien l'une des messes
O Vénus la Belle, ou Adieu, mes amours. Le Sanctus,
l'Incarnatus sont indifféremment chantés sur
l'air de Robin m'aime ou de Trop m'a amour
assailli. Les chanteurs prononcent gravement les
paroles latines cependant que les fidèles, qui ne
comprennent pas le latin, se divertissent à chanter
les paroles profanes.
Un livre de cantiques spirituels, à l'usage des
missions royales du diocèse d'Alais, en 1735, fait
chanter le Pater, l'Ave Maria, le Credo sur l'air
de Birenne, mes amours. Le cantique XI — la
Passion de Jésus-Christ — sur l'air des Folies
d'Espagne. Le cantique XII, en l'honneur de la