Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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par des arguments qu'il juge décisifs, les erreurs
de ces hérétiques qu'on nomme Huguenots, et
dont la secte impie menace d'infester le royaume.
Calvin a grande horreur de ceux qui se permettent
de vouloir forger une Église à eux, d'adopter ce
qui leur plaît et de rejeter ce qui n'est point à leur
goût, selon l'inspiration de leur conscience. Il faut
rester attaché à son Église, et ne jamais faire
sécession. Les plus scandaleux spectacles qu'elle
peut offrir n'autorisent pas à la quitter. Il l'affirme
hautement.
Ainsi, la plus grande partie de son temps se passe
dans la prière, l'étude et la discussion, mais il
n'est pas un moine, et il échappe assez souvent
au triste collège pour aller dans les compagnies.
Outre les trois Montmor, Joachim, Yves et Claude,
il voit fréquemment le fils de Guillaume Cop,
accouru de Bâle pour être premier médecin des
rois Louis XII et François 1er. Il y a quatre
petits Cop. Le troisième, Nicolas, est un peu plus
âgé que lui, et Calvin l'apprécie tout particulièrement.
Il connaît aussi Jean Fernel, de Montdidier,
venu la même année que lui à Paris.
En arrivant, il a retrouvé des « noyonnais »
qui étudient à l'Université, Robert Cloppin, Jehan
Fourquelin et parmi eux un parent, fils d'un procureur
en cour d'Église, collègue de Gérard Cauvin,
Pierre Robert, le futur traducteur de la Bible
en français, sous le nom d'Olivetan. Celui-ci ne
laisse pas d'avoir des conversations assez peu
orthodoxes, telles qu'on en tient à Noyon-la-
Sainte autour du promoteur, et qui plongent le
jeune Calvin en de profondes réflexions.
Les protestants ont-ils trouvé le chemin du
coeur de l'homme d'affaires ? On pourrait le croire,