Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

DERNIÈRES ANNÉES 319
et maître Calvin veut retenir le prélat à dîner.
Mais Alardet s'excuse, étant, dit-il, à la diète
par suite de maladie. Sur quoi on le retrouve,
presque chaque jour, aux prônes qu'il écoute fort
attentivement.
Il offre bientôt au Conseil la protection du duc.
Calvin, à peine rétabli, est mandé pour donner son
avis. Il entre alors dans une grande fureur. A l'en-
tendre, l'évêque est un séducteur qu'il faut jeter
en prison.
« Messieurs », crie-t-il, « l'évêque de Mondevis est
icy venu pour vous attacher des sonnettes aux oreilles ! "
L'évêque s'en retourne chez lui. Une nouvelle
tentative a lieu bientôt, par l'intermédiaire du
gentilhomme d'Hurtières, seigneur de Lullin, compagnon
d'armes d'Emmanuel-Philibert. Amblard
Corne reçoit une lettre du duc et une lettre d'Alardet.
Prudent, il attend d'être parvenu en la maison
de Calvin avant de les ouvrir en présence du pasteur
et de plusieurs conseillers.
Maître Calvin, que son hémorragie a obligé de
rester au lit, s'est relevé au bout de quelques jours
et a recommencé de prêcher, en dépit des médecins
qui lui ont ordonné un repos d'un mois.
Maintenant il a la mort sur les talons. Il crache
le sang presque chaque jour, les jambes, trop
faibles, ne veulent plus le porter, les entrailles
sont dérangées. Selon sa propre expression, il
rampe pour aller de son lit à sa table de travail.
Dorénavant, il devra rester couché une grande
partie de la journée. Son lit lui tient lieu de cabinet
de travail. Il y écrit avec une fiévreuse activité
et s'occupe de l'organisation du collège.
Le 1er mai 1560, une grande fête scolaire ras-