Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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ses pas, et, jetant là sa robe et son bonnet, gagna
la Porte Saint-Martin et sortit de Paris si hâtivement,
qu'il emporta avec lui le sceau de l'Université.
Le lieutenant Morin n'en devint que plus enragé
dans sa chasse aux protestants. Ayant découvert
les intrigues et les conférences de Cop et de Calvin,
il se rendit lui-même, bien accompagné, au collège
Fortet, pour se saisir de la personne du Noyonnais.
Mais Calvin s'était enfui et le brave lieutenant ne
trouva que ses draps solidement attachés à la
fenêtre par où il venait de se sauver. A défaut du
fugitif, l'homme de police s'empara de ses livres,
de ses papiers et de ses lettres, ce qui faillit causer
la mort de plusieurs de leurs destinataires. Les
prisons se remplirent. La tête de Cop fut mise
à prix.
Calvin, en se sauvant, était allé se réfugier au
faubourg Saint-Victor, chez un vigneron de ses
amis. Il y revêtit la jupe du vigneron, se mit une
besace de toile blanche et une houe sur l'épaule,
et prit la route de Noyon. Il s'y tint caché quelques
jours, mais la reine de Navarre, à laquelle Roussel
l'avait présenté, s'employa à le raccommoder avec
le roi son frère, et quand elle eut apaisé le courroux
du monarque, le curé de Pont-l'Évèque
revint à Paris, où il fut reçu « fort honorablement »
par Marguerite. Il repartit, presque aussitôt, pour
la Saintonge.