Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

PREMIER SÉJOUR A GENÈVE 149
et compris ce qu'enseignait l'Évangile. Que, s'il n'en
convenait pas, il commettrait le péché contre le Saint-
Esprit, qu'il reconnaissait ses erreurs et priait Dieu,
de faire à ses frères la même grâce.
Puis la grosse voix de Farel s'élève dans le
temple tumultueux :
« Oh ! que Dieu est grand », dit-elle, « bon et sage !
Il a eu pitié de la pauvre brebis qui était errante par
les déserts, et l'a amenée en la sainte bergerie ! »
Alors, il y a un grand tumulte. Des gens essaient
de se dégager de la foule pour atteindre le cercle
des débats. Ils poussent des cris afin de se faire
entendre, et renouvellent l'aveu du cordelier. Ce
sont les deux augustins Gérard Pariat et Claude
Clémentis, les prêtres, Jean Mimard, Paul Drogy,.
Claude Blancherose.
L'assemblée se retire dans le plus grand trouble.
Les bourgeois commentent avec leurs épouses les
thèses soutenues devant eux. Ils en parlent encore
sous les courtines des alcôves, aux chambres des
auberges et sur le dos des bêtes qui les rapportent
chez eux avec leurs femmes en croupe. Tout bien
réfléchi, le bon droit leur paraît du côté de ce
protestant qui a si bien parlé.
Et les conversions se multiplient. En trois mois,,
quatre-vingts religieux et cent vingt prêtres
passent à la Réforme. Ce premier succès engage.
Calvin dans de nouvelles discussions et, le 13 octobre,
il lui faut partir pour Berne afin d'y assister
au synode où deux cent quatre-vingt-seize paroisses
vont être représentées, et qui délibèrera
sur la formule de concorde de Wittemberg. Il est
toujours affligé de son catarrhe, et s'effraie du