Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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apprit sa détermination, et le présenter à ses amis
en les invitant à se réjouir de sa conversion.
Dès le lundi 4 mai 1534, Jean Calvin résigna
ses bénéfices. Il céda sa chapelle de la Gésine à
Antoine de la Marlière, et donna sa cure de Pontl'Évêque
à un parent du nom de Caïn. Les deux
nouveaux bénéficiaires étaient-ils meilleurs catho-
liques que lui-même ? On peut en douter, puisqu'ils
allaient bientôt se trouver dans la nécessité
de se réfugier à Genève, et leurs ouailles, apparemment,
ne furent pas mieux pourvues pour les cérémonies
du culte qu'elles ne l'avaient été jusqu'alors.
Calvin, soucieux de guérir les papistes de leurs
pratiques idolâtres, a bien pu donner à ses anciens
paroissiens des prêtres résolus à les priver des
sacrements.
Un lourd malaise dut peser sur Noyon le jour
de la renonciation du fils du défunt homme
d'affaires du Chapitre. Pour la prononcer, il passa
par le chemin tant de fois suivi avec la belle dévote,
il marcha dans ses petits pas d'enfant, et se souvint,
peut-être, des paroles de sa mère, qui lui recommandait
alors de se garder toujours en la révérence
des gens d'Église, dont elle faisait les représentants
de Dieu sur la terre. Et n'y avait-il pas, cachées,
derrière leurs fenêtres, de vieilles femmes qui se
signaient en l'apercevant ? Seigneur miséricordieux
! Le fils Cauvin se détournait de la foi de
ses pères ! Le chérubin des processions se gaussait
maintenant des bonnes statues et des pieuses
images ! L'ange était devenu démon !
Quel sermon n'eut-il pas à subir de la part des
chanoines qui, depuis tant d'années, mettaient leur
espoir en ce jeune homme d'une intelligence si
remarquable, et voyaient peut-être en lui une des