Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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que jamais, la créature humaine devait lui apparaître
misérable et chétive, aveugle, trébuchante.
En-dessous de lui, le torrent, encaissé dans une
tranchée de plus en plus profonde, ouvrait un
précipice qui semblait plonger dans les entrailles
mêmes de l'enfer. Calvin l'aurait traversé sur un
pont de bois, puis, passant par Closelina, le malade
avait imposé à son corps la rude besogne de se
hisser dans un dur sentier de roches. Quelle migraine
lui martelait la tête, cependant qu'il s'arcboutait
et jouait des genoux et des coudes pour se frayer
un chemin ? Quels maux d'estomac lui rongeaient
la poitrine, alors qu'il étreignait la montagne ?
Quelle colique lui tordait les entrailles ?
Puis il aurait continué sa route par la Valpeline.
Il revint à Bâle, mais ce n'était pas cette fois encore
qu'il devait se reposer. Le 2 juin 1536, nous le
retrouvons à Paris. Ce jour-là, par-devant deux
notaires du Châtelet de Paris.
Jehan Cauvin, licencié ès-loix, présent en sa personne,
établit son frère Antoine, clerc, demeurant à Paris,
son procureur général et spécial.
L'édit de Coucy, du 16 juillet 1535 et les lettres
d'abolition de Lyon, du 31 mai 1536 accordaient
un délai de six mois aux hérétiques afin de leur
permettre d'abjurer. Pendant ce temps, ils pouvaient
rentrer en France sans crainte d'y être
inquiétés, et Calvin
une si belle occasion
n'avait point laissé
de retourner à Paris,
échapper
où l'appelait
le règlement de ses affaires. Il descendit à
l'hôtel et reçut des visites, dont celle de Godefroi
Lopin, qui devint la nouvelle
un propagateur ardent
religion et, un an plus tard, alla
de
le
rejoindre à Genève.