Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

LE TRIOMPHE 303
Le second frère qui, au dire de Calvin, a autrefois
frappé sa mère et, toute sa vie, s'est montré
un misérable contempteur de Dieu, rétracte aussi
quelques petites choses, mais s'efforce surtout
d'émouvoir le peuple par ses insultes et, devant
tous les Genevois rassemblés, s'écrie qu'il recueille
la récompense de son association avec Perrin.
Après le supplice des frères Comparet, le supplice
de Claude Genève, dit « le Bastard », lequel a
« révélé la conspiration scélérate qui n'avait pas
encore été découverte ». Il est condamné à avoir
la tête coupée en Champel, après quoi on l'expose
au Molard.
Puis, c'est le tour de Berthelier le Jeune. Parti
en mission en Franche-Comté, il commet l'imprudence
de rentrer à Genève. Sans doute croit-il
qu'on n'osera point condamner le fils du grand
patriote genevois dont tout le peuple vénère la
mémoire. C'est mal connaître Calvin. Dieu lui a
confié le soin de gouverner l'Église de Genève.
A ce gouvernement les Libertins font obstacle. Ils
sont donc impies. Ils marchent contre Dieu, puisqu'ils
combattent son ministre. Pour l'honneur
de Dieu, il faut les anéantir. Et Calvin procède
méthodiquement, sans passion cruelle, sans esprit
de vengeance, mais avec une inflexible fermeté,
en homme qui veut la régénération de Genève, et
qui tient à en devenir le maître parce que Dieu
lui en a donné la mission.
Berthelier, à son tour, est condamné à avoir la
tête coupée en Champel, «... laquelle devra être
figée au gibet, et le corps en icelluy eslevé. »
Le 11 septembre 1555, au matin, on lui annonce
le supplice. Il fait alors son testament. Et les
ministres le consolent. Il confesse la miséricorde