Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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Il évitait d'entrer dans les sanctuaires catho-
liques. Cependant sa propre sûreté voulait qu'il
y parût de temps à autre, et c'était sans doute en
demandant à Dieu de ne point s'offenser de le
voir au milieu des idolâtres qu'il en poussait la
porte. Il avait alors un extérieur recueilli qui le
faisait prendre pour un grand dévot 1.
Il ne parlait que d'améliorations et de réformes
et les ecclésiastiques les plus distingués le soute-
naient de leur influence et de leur argent.
Qu'attendait-il pour rompre avec l'Église ?
Peut-être se disait-il que se démettre de sa cha-
pellenie achèverait de le compromettre, et qu'il
faudrait alors quitter la France, et il ne pouvait
se décider à l'exil. Peut-être aussi, dénué de res-
sources, voulait-il vivre jusqu'au dernier moment,
de son bénéfice. Cependant, nous verrons bientôt
qu'il n'était pas un homme de lucre, et il faut
plutôt penser qu'il répugnait à un geste définitif,
qu'il lui restait encore l'ombre d'un doute. Il avait
donc toujours un pied dans la cléricature et cette
situation le mettait parfois en une posture bien
gênante, car le Chapitre d'Angoulême, sachant
que le curé de Claix hébergeait un chapelain,
entendait recourir à ses services, et il fut plusieurs
fois requis de prononcer des oraisons latines dont
quelques-unes dans l'église Saint-Pierre. Il s'en
serait tiré en envoyant d'autres prêtres à sa place.
Cependant, des curiosités s'éveillaient autour de
lui, et des gens s'étonnaient du nombre de personnes
qu'on voyait entrer, chaque jour, en la
demeure du curé de Claix. Il suffisait d'un mot
pour le compromettre et faire investir la maison
1. D'après
Florimond.