Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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démonstration militaire, ce qui lui permet de la
bien exhiber aux regards de tous les Genevois
rassemblés pour assister aux exercices des arquebusiers.
Calvin s'émeut, prononce un grand discours,
et il est défendu aux soldats de s'habiller
de cette manière indécente qui procure aux Genevoises
une horrible occasion de pécher. N'ont-elles
pas, en effet, à contempler alors dans les ébats
du tir, plusieurs douzaines de cuisses dont un
méchant drap complaisant épouse impudemment
les formes musclées ?
Furieux, le capitaine quitte Genève. Il préfère
s'absenter plutôt que de voir ses arquebusiers
défiler sans chausses chappelées.
Il revient bientôt renforcé de sa femme et de
son beau-frère François Favre. La femme et le
beau-frère sont aussitôt jetés en prison. Alors
Perrin
pousse la porte du poêle du Conseil, tire son bonnet
par le sommet à la façon des gentilshommes se courrouçant,
reploie la guiche de dessous de son mantel, avance
l'une jambe devant l'autre à la gentillesque, et dit :
qu'il ne saurait souffrir un semblable déshonneur.
Il est enfermé, lui aussi, à l'évêché.
C'est une véritable furie qui s'élance hors du
cachot, le jour où la terrible Franchequise est
relâchée. En plein Consistoire, elle traite Poupin
de « gros pouacre », et on doit l'emporter de force 1.
1. Le 17 juin 1547 Madame Perrin est citée à nouveau
devant le Consistoire « à cause de sa pétulance », dit
Calvin.
Elle prononce encore des paroles « fort rebellieuses ».
A Abel Poupin elle déclare : « Va, gros pouacre, tu as
menty méchamment. »
On la remet en prison, mais elle est bientôt relâchée