Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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de la jeune fille. Rentrés à Genève, ils ont soupe,
puis redansé.
Alors, Calvin « éclate, s'emporte contre un si
grave mépris de Dieu. » Le pauvre président du
Consistoire, surpris en flagrant délit de rigaudon,
baisse le nez d'un air piteux. Mais la femme de
Perrin, une enragée danseuse doublée d'une gaillarde
qui n'a pas peur d'un chétif Français, insulte
maître Calvin :
Méchant homme, crie-t-elle, vous voulez boire le sang
de notre famille ! Mais vous sortirez de Genève avant
nous !
Perrin et sa femme vont se reposer les jambes
en prison, et se remettre l'estomac des fatigues
du souper par un salutaire régime de pain sec et
d'eau claire.
Pierre Ameaux, membre du Petit Conseil, lui,
se moque de la danse. Seul le jeu l'intéresse et il
est fort mécontent qu'on prétende le supprimer.
En outre, il accuse le Consistoire de. l'avoir obligé
à garder sa femme, alors qu'il estimait avoir de
sérieuses raisons pour souhaiter en être séparé.
Cette dame avait, en effet, une singulière façon
de comprendre la cène. Elle déclarait, par exemple,
« ...qu'il lui était permis de faire part de son corps,
du moins à tous les fidèles, et qu'en cela consistait
la communion des saints dont parle le Symbole
des Apôtres... ; qu'elle pouvait s'abandonner à
son penchant avec d'autant moins de scrupule
que les enfants de Dieu, du nombre desquels le
Saint-Esprit, l'assurait qu'elle était dans l'impossibilité
de pécher. »
C'était pousser un peu loin la doctrine de la
prédestination, et montrer à M. Calvin jusqu'où