Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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lui envoie le médecin et veille à ce qu'on lui donne
tous les soins que nécessite son état. Dès qu'il peut
sortir, il se rend auprès du pestiféré.
« Comme les indices d'une mort certaine apparaissaient
», écrit-il ensuite à Farel, « je m'efforçai d'apporter
des remèdes pour l'âme plus encore que pour le
corps. Il délirait déjà un peu, pas au point cependant
de ne pas me rappeler dans sa chambre et me presser
de prier pour lui... Aujourd'hui, vers quatre heures, il
est allé au Seigneur... »
Puis il rend compte de ce qu'a laissé le neveu :
« Pas un as », dit-il, « seulement quelques vêtements,
une épée et une chemise ».
Et il paie les frais de la maladie et de l'ensevelissement.
Au milieu de ces funèbres occupations, le réformateur
est torturé par une nouvelle hésitation de
sa conscience. Bucer et Capiton, le sachant libre,
lui ont écrit pour lui demander de les aller rejoindre
à Strasbourg. Il s'est rendu en cette ville, mais
n'a pas voulu y demeurer, car il redoute pardessus
tout de rentrer dans la charge dont il est
délivré. A Genève, il se sentait lié par la volonté
du Seigneur, et cela le consolait de ses peines.
Maintenant, au contraire, il craindrait de tenter
Dieu en se chargeant, une seconde fois, d'un fardeau
qu'il s'est montré incapable de porter.
Mais les Strasbourgeois le pressent plus vivement,
le harcèlent de leurs prières, de leurs reproches,
et il se trouble. Il tremble de faillir à
sa tâche et d'être, de nouveau, un objet de scandale
pour l'Église. Il a aussi une autre préoccupation,
plus humaine, celle-là, moins désintéressée : il
s'ennuie de Farel, et rêve d'aller le. rejoindre à