Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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c'est qu'il vous a donné des images qui représentent
Dieu, comme si Dieu pouvait être représenté! Et
vos cous sont pleins de médailles avec la figure de
vos saints, de vos Vierges locales que vous adorez,
quoique vous en disiez ! Paganisme ! Paganisme !
Le filleul du chanoine faisait jeter au feu images
et médailles. Et il détruisait impitoyablement la
vision consolatrice du ciel jusque-là offert en récom-
pense. A ceux qui soupiraient après le paradis pour
s'y reposer, il déclarait : Vous êtes accablés, vous
gémissez dans la peine. C'est qu'il a plu au seigneur
de vous accabler. Il est le maître. Ne dites pas
qu'il est injuste. Ce qui est injuste doit être cru
juste, attribué à une intelligence supérieure à la
nôtre, attribué à l'Infini intelligent. Si l'homme
est maltraité, c'est qu'il a péché. Adam a gravement
offensé Dieu, et tous les hommes ont péché
en lui, car il les contenait tous, étant le premier.
Nous sommes donc tous coupables. Parce qu'il
est infiniment bon, Dieu pardonne à quelques-uns.
Ce n'est point commettre une injustice envers ceux
qu'il laisse condamnés, c'est témoigner une bonté
imméritée à ceux qu'il sauve. Et cette fois encore
il prouve son infinie sagesse.
Vous n'êtes rien devant Dieu, répétait Calvin,
avec une sorte d'enragement. Quand bien même
vous vous feriez écorcher tout vif par amour de
lui, il ne vous devrait rien. Aucune action n'oblige
Dieu, et c'est un crime épouvantable d'orgueil
de croire que, parce que nous avons fait une bonne
oeuvre, Dieu nous doit quelque chose. L'homme,
jusqu'ici, n'a voulu être qu'un usurier. Il disait à
Dieu : « Je te sers bien, paie-moi ! » C'est un crime
que de traiter ainsi de roi à sujet avec la Divinité.
Et les pauvres gens dont le sombre prêcheur