Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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CALVIN
c'est toi qui l'as fait ». Une autre fois il dit : " Gemebam
sicut columba . Je gémis comme la colombe ».
Ou bien, quand la douleur est trop forte : « Seigneur,
tu me piles, mais il me suffit que c'est ta
main ! »
Sa maison est envahie de gens qui voudraient
le voir, mais cette fois il n'a plus la force de supporter
tant
demandent
de fatigues et
aux visiteurs
ses amis, à voix basse,
de le laisser en paix
et de prier pour lui.
Bèze est de ceux qui peuvent encore l'approcher.
Bien que cet lui ressemble
homme délicat et voluptueux ne
guère, Calvin éprouve une grande
satisfaction de sa présence. Mais, en même temps,
il s'inquiète, car il sait quel est le poids de la charge
qui pèse maintenant sur les épaules de son successeur
; il est plein de remords à la pensée qu'il
accapare son temps. Il ne veut pas « que son particulier
l'occupe de façon quelconque tellement, »
ajoute de Bèze, « qu'en prenant congé de moi,
il m'a dit quelque chose qu'il faisait conscience
de m'occuper tant soit peu, encores qu'il fust
réjoui de me voir ».
Quand il retombe sur son lit, épuisé, les yeux
chavirés, tout prêt à se trouver mal, et qu'il reste
de longues heures sans parler parce que sa poitrine
le presse, tout pareil à un mort, mais l'esprit
lucide cependant car, jusqu'à la fin, il sera « merveilleusement
éclairé », quelles pensées Calvin
roule-t-il dans sa tête ? Il a eu un grand rêve en
quoi il a échoué. Il a souhaité ardemment l'unité
dans la religion protestante ; et, pour y parvenir,
il a suscité des colloques, usé son temps et ses
forces en un travail acharné. Mais ses efforts ont
été vains. Il a pressenti alors que le Calvinisme