Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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quelque inspection sur les pêcheurs et les bateliers
du lac. Berthelier est maître de la Monnaie. Avec
de tels avantages, les Libertins ne cloutent pas un
instant du succès.
Et déjà ils redoublent de turbulence. C'est à
qui, la nuit, fera le plus de tapage. Le peuple est
dans la plus grande agitation. Des archers vont
même jusqu'à refuser d'obéir aux syndics. Le
13 mai, un cortège tumultueux monte vers l'hôtel
de ville. Le lieutenant de la justice, Hudriod du
Molard, personnage très considéré, marche en tête,
accompagné de tout le corps de justice inférieure.
Il traîne à sa suite des navatiers, des pêcheurs,
des pâtissiers, des cuisiniers et autres « gens de
semblable noblesse », dit Calvin. Parmi eux il y
a beaucoup d' " inquilini ", c'est-à-dire d'individus
sans maison, de simples locataires, espèce rare à
l'époque et assez mal vue.
Cette populace, que mène un grave personnage
en robe et en bonnet, va porter les réclamations
des Perrinistes au Conseil qui pardonne. Sur quoi
les chefs s'assemblent au bastion de Longemalle.
Dès le lendemain, les navatiers vont trinquer chez
Verna, hôtelier de « la Grue ». On boit, on parle
de l'honneur de Dieu et de ces « foutus Français »
Les têtes s'échauffent. Une foule, grosse de deux
cents à trois cents personnes, s'en retourne à
l'hôtel de ville, dont elle trouve la porte fermée.
Les hommes cognent dessus jusqu'à ce que du
Molard et quelques citoyens soient admis au Conseil
pour y exposer, de nouveau, les plaintes des
Perrinistes. Ils demandent à être entendus des
Deux-Cents si l'on veut éviter l'émeute, puis se
répandent dans les tavernes où ils promettent de
rompre bras et jambes.