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Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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10 CALVIN<br />

par là, marchands, bourgeois, hommes de robe<br />

ou de basoche, soldats <strong>et</strong> servantes. Ils gesticulaient,<br />

criaient, quelquefois se querellaient.<br />

Là encore l'enfant se trouvait entouré d'ecclésiastiques<br />

; les prébendés qui se rendaient à la<br />

cathédrale, ou en sortaient, les chapelains qui<br />

s'apprêtaient à officier aux chapelles, les prêtres<br />

attachés au service des nombreux sanctuaires,<br />

sans parler des bedeaux, sacristains, marguilliers<br />

<strong>et</strong> autres sortes de gens qui vivaient de l'Église.<br />

Une foule d'hommes de plume <strong>et</strong> de procureurs<br />

grouillait au milieu d'eux.<br />

Les frocs des moines se mêlaient aux robes<br />

cléricales, ce qui n'allait pas toujours sans désagrément.<br />

Ils étaient de formes <strong>et</strong> de couleurs<br />

diverses, car la cité ne manquait pas de couvents.<br />

Elle n'avait pas moins d'églises <strong>et</strong> il s'échappait<br />

tant de clochers de la bonne ville picarde qu'on<br />

l'avait surnommée « Noyon-la-Sainte ». Ses habitants<br />

n'y pouvaient prononcer trois paroles sans<br />

être couverts par le bruit d'une sonnerie. Tous les<br />

coins de la ville lâchaient leurs volées de notes.<br />

Les cloches appelaient au réfectoire ou à la chapelle,<br />

tiraient du lit dès l'aube, <strong>et</strong> la nuit même<br />

ne faisaient pas grâce aux dormeurs, qu'elles agenouillaient<br />

sur la dalle froide des cellules.<br />

Il y avait aussi les branles prolongés des grandes<br />

cérémonies. On les entendait alors, par-delà la<br />

ville, dans la plaine picarde où rampaient de lointaines<br />

p<strong>et</strong>ites collines bleuâtres, <strong>et</strong> les bateliers<br />

qui glissaient sur l'Oise, dans leurs lourds chalands<br />

plats, longtemps écoutaient le carillon du bronze<br />

en fête, dont le bruit, peu à peu, s'affaiblissait.<br />

La maison de Gérard Cauvin témoignait de<br />

l'aisance de son maître <strong>et</strong> il suffisait de voir à

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