Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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il ne voyait en eux que leurs préoccupations matérielles.
Plus tard il devait s'en souvenir.
En même temps, il apprenait à reconnaître la
puissance de l'Église, et à juger de ce que vaut
sa protection par tous les avantages que tirait
son père de ses fonctions auprès du Chapitre.
Les prébendes avaient mille complaisances pour
l'homme habile qui administrait leur temporel
de manière à le faire fructifier. L'évêque estimait
ce loyal serviteur, et les seigneurs des environs,
qui l'eussent peut-être dédaigné s'il n'eût été qu'un
simple bourgeois enrichi par son mariage avec
la fille d'un ancien aubergiste, émus des égards
du clergé, le recherchaient et ne se trouvaient pas
déshonorés de l'admettre en leur compagnie. Aussi
voyait-on souvent le haut et fier pourpoint des
seigneurs de Canny, d'Hangest, et de Montmor
frayer avec la robe du promoteur.
Le petit Jean n'était pas le moins turbulent
des enfants de Gérard Cauvin, encore qu'il fût
d'une apparence chétive et d'une santé médiocre.
Il se montrait remuant, décidé, et la vivacité
de son esprit étonnait déjà beaucoup de personnes.
Il avait, en outre, l'esprit fort occupé de reliques,
de processions, de pélerinages et autres cérémonies
religieuses, ce qui devait lui faire dire plus tard,
qu'il était alors « obstinément adonné aux superstitions
de la papauté ».
Sa mère le menait partout où il y avait quelque
pratique pieuse à accomplir.
C'était une fort belle dévote, et on la prétendait
la femme la mieux tournée de la ville. Cette réputation
de beauté n'avait pas manqué de faire des
jalouses, et certaines personnes étaient allées jusqu'à
insinuer que la dame ne se contentait pas