Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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grandi, et qu'ils sont plus enragés que jamais. Ils
font sonner les cloches et ronfler les tambours pour
les baptêmes et les noces, grincer les violons, sauter
les écus, les cartes et les dés sur les tables de jeu,
et continuent de boire dans les tavernes, comme
s'il n'y avait pas plus de discipline que de Consistoire.
Favre est de nouveau rentré à Genève, et
on le trouve partout où il y a du désordre. Le
15 septembre 1549, il se mêle à une bagarre à
propos du ministre Chauvet et d'un baptême. Il
faut le remettre en prison.
Il en sort deux ans plus tard, le 28 mai 1551.
Le jour même, il vient jouer, avec une trentaine
de compagnons, devant Saint-Pierre, à l'heure où
maître Calvin y donne sa leçon de théologie. Les
Libertins mènent si grand tapage qu'on ne s'entend
plus dans le temple. Alors le réformateur,
interrompant son cours, s'élance au milieu d'eux
pour leur reprocher l'insolence et l'importunité
d'une telle conduite.
Pendant ce temps, les réfugiés français ne cessent
d'arriver. La plupart de ces malheureux sont conduits
à « l'Hôpital pestilentiel ».
En 1550, on en a reçu cent vingt-deux, dont les
deux Colladon, Robert Estienne, etc.. L'année
suivante, leur nombre croît encore. Calvin est dans
un grand embarras pour les loger. Sa maison est
pleine de solliciteurs, et quand il sort, on le voit
toujours accompagné d'une garde de Français qui,
tout ensemble, le protègent et le compromettent,
car beaucoup d'entre eux se tiennent mal et vivent
assez lâchement.
Calvin les réprimande avec une âpre énergie.
« Il y a », dit-il, « beaucoup d'affronteurs qui courent