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Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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STRASBOURG 189<br />

Neufchâtel. Il voudrait ne reprendre aucune<br />

charge publique, <strong>et</strong> vivre en modeste citoyen, à<br />

l'écart de la politique <strong>et</strong> des factions.<br />

Strasbourg, alors, devient menaçante comme si<br />

le Seigneur lui-même l'inspirait. <strong>Calvin</strong>, dit-elle,<br />

a perdu par sa faute l'Église de Genève ;<br />

« Quelle meilleure pénitence que de te m<strong>et</strong>tre tout<br />

entier au service du Seigneur ? » lui dit-on. « Toi doué<br />

de ces dons, comment répudierais-tu consciencieusement<br />

le ministère qui t'est offert ? »<br />

C<strong>et</strong>te fois encore, il cède à l'adjuration véhémente<br />

qui semble un ordre de Dieu. Il courbe la<br />

tête, il se soum<strong>et</strong>. Il voit bien qu'il n'a pas le droit<br />

de penser à son ami Farel <strong>et</strong> de vouloir m<strong>et</strong>tre<br />

au repos le corps malade dont il est encombré. Il<br />

rassemble ses quelques hardes, quitte la maison<br />

de son hôte, <strong>et</strong>, le dos voûté, l'oeil terne, s'en va<br />

pour accomplir, dans les tourments <strong>et</strong> les larmes,<br />

la tâche du Seigneur.<br />

De nouveau, le voilà sur la route. Il a jugé<br />

« que la volonté de Dieu le menait autre part ».<br />

Bucer le recueille chez lui, à la place Saint-<br />

Thomas 1.<br />

La maison de « l'Évêque de Strasbourg » est le<br />

refuge de tous les protestants qui passent par la<br />

ville. Souvent ils viennent de loin. Ils sont hâves,<br />

crottés, affamés. Un grand feu est allumé pour<br />

1. <strong>Calvin</strong> était dans le plus profond dénuement. Il<br />

écrit à Farel en fin mars 1539 : « Pour le moment je me<br />

trouve dans une situation à ne pas pouvoir payer un<br />

as. Il est surprenant en eff<strong>et</strong> de voir combien j'ai de frais<br />

extraordinaires, <strong>et</strong> il faut cependant que je vive de ce<br />

que j'ai, si je ne veux tomber à charge à mes frères.<br />

Aussi je ne puis soigner ma santé comme tu me le recommandes<br />

dans ton amour plein de sollicitude. »

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