Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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recommence de travailler. L'activité de ce malade
est une chose incroyable.
Il a écrit son Traité des reliques, sa Supplex
exhortatio, son Excuse à MM. les Nicodémites, sa
Briève instruction, son traité contre la secte des
libertins, sa Supplication à Charles-Quint, ses
Commentaires sur les deux épîtres aux Corinthiens,
des épîtres et une foule d'autres oeuvres de moindre
importance.
En plus de tous ces livres qu'il compose, retouche,
corrige, il lui faut tenir à jour sa volumineuse
correspondance. Sa maison est un véritable bureau
de poste. Des courriers entrent ou sortent à chaque
minute. On entend les pas cloutés de leurs grosses
bottes retentir lourdement dans l'escalier. Ils sont
couverts de la poussière du voyage, et rapportent
à Calvin ce que leur a dit le signataire de la lettre
qu'ils tirent de leur manteau pour la lui donner.
Ou bien un cheval frais les attend devant la
maison, et ils vont courir pendant des lieues et
des lieues, franchir des torrents, s'égarer dans des
montagnes et des forêts, traverser plus de la moitié
de l'Europe pour aller porter ce pli dont l'encre
brille
teur.
encore entre les doigts osseux du réforma-
Des amis se mêlent à tous les gens qui s'agitent
autour du malade. Les plus intimes sont venus se
loger tout à côté de lui, dans sa propre rue. Michel
Cop occupe la maison contiguë à la sienne, à
gauche ; Jacques-Paul Spifame, celle de droite.
Guillaume de Trie est sur la place Saint-Pierre
dans la maison de la chantrerie. Laurent de Normandie
et de Vico habitent sur la même place.
La demeure de Calvin est aussi une sorte de
bureau de placement et d'agence matrimoniale,