Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

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ces pauvres maîtres et de ces pauvres élèves qui
allaient croupir dans leur ignorance, cependant
qu'eux seraient inondés de savoir et de sagesse !
Aux auberges où l'on s'arrêtait, le petit Jean
payait son écot. Il n'était pas à la Montmor, et son père, au moment
charge des
du départ,
lui avait remis une lourde bourse bien garnie.
On imagine aisément les regards que dardèrent
les collégiens sur les premières tours et les premiers
clochers qu'ils aperçurent en arrivant à Paris,
au mois d'Août 1523.
Au sortir du dédale des rues noires et tortueuses
de la grande ville,
son oncle Richard,
le petit Jean
le forgeron,
se retrouva chez
à deux pas du
Louvre,
rois l.
près de l'église Saint-Germain-l'Auxer-
Sa chambre regardait l'église. Elle était bourdonnante
du son des cloches, et à côté, le marteau
de la forge, sans relâche, frappait le fer. Le petit
Jean la quittait de bonne heure, le matin, alors
que le gigantesque soufflet du forgeron allumait
le feu, et s'en allait rue Saint-Jacques, où logeaient
les jeunes seigneurs de Montmor. Il prenait des
leçons particulières avec leur précepteur. Mais
bientôt, on lui vit la mine rechignée et l'air tant
soit peu
déclarait
méprisant. Cet écolier
le bonhomme « inepte
de quatorze ans
», et rêvait d'être
admis dans l'un de ces collèges parisiens qu'il
prenait pour le temple même de la science.
Leur
geant.
aspect, cependant, n'avait rien d'enga-
On les trouvait tous sur la rive gauche de la
1. Son autre oncle, Jacques Cauvin, également forgeron
ou serrurier, habitait une ruelle alors fort étroite,
la rue du Renard sur la paroisse Saint-Méry.