Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

320 CALVIN
semble l'université à l'église Saint-Pierre où les
meilleurs élèves sont récompensés.
Calvin — il pense à tout ! — demande « quelques
petits dons aux professeurs et régents pour
en banqueter avec autres ministres qui ont vacqué
à l'examen des écoliers, en quoi ils ont eu grand'peine
».
Le Conseil donne ordre au trésorier de « préparer
la monnaie neuve de la ville » pour les
escholiers.
« Et quant aux dits régents et professeurs,
qu'on leur donne vingt florins pour se festoyer
ensemble ».
Au milieu de toutes ces réjouissances, le réformateur
est tourmenté de la plus grande inquiétude
: François II redouble de persécutions en
France. Le prince de Condé, soutien des réformés,
doit être exécuté le 10 décembre 1560, à l'ouverture
des États-Généraux. Les protestants semblent
perdus. Le malade se préoccupe des malheureux
qui vont subir le martyre. Il faut les encoura-
ger, soutenir leur zèle, leur envoyer les paroles
d'espérance qu'ils se répéteront en marchant, vers
le supplice. D'une voix qu'on entend à peine,
Calvin dicte des lettres.
Un grand nombre de personnes s'agitent autour
de son lit. Des courriers entrent et repartent à
toute minute.
Le maître de Genève est de nouveau affligé
d'un catarrhe. Il souffre toujours beaucoup de
son pied et se fait porter en chaise. Il se tourmente
de l'absence de Bèze car il ne peut le remplacer
auprès de ses élèves. Il a déjà tant de peine à
remplir sa propre tâche. Il lui faut maintenant
quelqu'un qui lui donne le bras pour aller à ses