Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

CHAPITRE III
ORLÉANS
du collège Montaigu à l'Université d'Or-
PASSER léans, c'était passer de l'obscurité à la pleine
lumière, de la tristesse à la joie, du silence au
tumulte, ne plus entendre que rires, chansons et
brocs entrechoqués, ne plus voir que jeux, ébattement
et folâtreries.
Les cours terminés, chacun s'échappait vers
son plaisir. La robe retroussée et le bonnet de
travers, maîtres et étudiants se précipitaient vers
les jeux de paume, où souvent le jeune prince
d'Orléans venait se mesurer avec les bourgeois.
D'autres se
sur les eaux
« poussavant
balançaient en de légères nacelles
de la Loire, ou bien jouaient au
» dans les îles. De tous côtés, des
balles sifflaient, des avirons battaient le fleuve,
des « ponts-neufs » s'échappaient des gosiers au
milieu de francs éclats de rire.
Des querelles éclataient quelquefois. Alors, élèves
et professeurs se jetaient, l'arme haute, sur leurs
ennemis, avec une promptitude égale, car les uns
et les autres se plaisaient fort au bruit et au
désordre.