Calvin / Jean Moura et Paul Louvet. 1931. - Bible et Rencontres

LE TRIOMPHE 317
roi, pour tout ce qui n'est pas du domaine de la
foi. Mais quand celle-ci vient à être attaquée,
il faut se montrer intraitable, dit-il, et aller jusqu'au
sang.
Aussi est-ce contre lui que se tournent toutes
les colères quand s'agitent les protestants de
France.
La conjuration d'Amboise renforce les fureurs.
Les Guise veulent marcher sur Genève. Les citoyens
ressortent leurs armures et retournent aux rem-
parts. Mais il est dit que les braves guerriers
ne verront pas le feu. Le duc, à son tour, trouve
plus simple de négocier que de faire le siège de
la ville.
Celle-ci n'a plus qu'à s'occuper de ses affaires
intérieures.
Le 7 novembre 1559, ses magistrats sont renouvelés.
Quelqu'un propose alors d'appeler dans
l'avenir, tant au Petit Conseil qu'au Grand Conseil
et au Conseil général, un ministre : ... « pour faire
remontrance et admonition selon la parole de
Dieu ». Calvin, qui attend sans doute derrière
la porte, dans l'antichambre, est appelé et introduit.
Le coeur débordant de joie, il fait les remontrances
et récite les prières. Les Deux-Cents
confirment bientôt la pieuse décision, et le Conseil
général la transforme en édit.
C'est l'État calviniste, le grand rêve.
Le 25 décembre 1559, le Conseil offre la bour-
geoisie au pasteur.