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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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“Déroutes” de Mathilde Monnier par Gérard May<strong>en</strong><br />

un accompagnem<strong>en</strong>t, un cadrage, un élém<strong>en</strong>t sur lequel on fonctionnerait <strong>en</strong> contrepoint,<br />

<strong>en</strong> opposition, <strong>en</strong> accompagnem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> appui rythmique, <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> diverg<strong>en</strong>ce.<br />

On n’a pas non plus un travail de la diverg<strong>en</strong>ce systématique, ou de l’autonomie<br />

dans la lignée de Cage/Cunningham. On a un travail de méta-chorégraphie qui inclut le<br />

son comme l’un de ses<br />

On a un travail de méta-chorégraphie<br />

qui inclut le son comme l’un de ses<br />

matériaux, comme un dispositif qui<br />

auto-produit et auto-digère,<br />

auto-assimile, auto-transforme,<br />

dérègle, altère, recycle, reforme et<br />

reproduit de nouvelles formes.<br />

matériaux, comme un dispositif<br />

qui auto-produit et<br />

auto-digère, auto-assimile,<br />

auto-transforme, dérègle,<br />

altère, recycle, reforme et<br />

reproduit de nouvelles formes.<br />

C’est le mode de<br />

composition de cette<br />

pièce. Ça fait écho, vous<br />

vous souv<strong>en</strong>ez ce qu’on a<br />

dit sur ce mode de relation<br />

au monde, <strong>en</strong>core une fois,<br />

il faut questionner ce li<strong>en</strong>.<br />

On revi<strong>en</strong>t à « L<strong>en</strong>z »,<br />

l’élém<strong>en</strong>t de cette relation<br />

globale au monde, à la nature, qu’on retrouve dans ce mode de traitem<strong>en</strong>t musical.<br />

La lumière est très mal r<strong>en</strong>due dans ce docum<strong>en</strong>t. La réalisatrice a voulu être claire et<br />

nette et aisém<strong>en</strong>t communiquer. Je ne sais pas comm<strong>en</strong>t elle s’est débrouillée pour<br />

modifier à ce point la perception lumineuse, qui paraît dans la vidéo assez conv<strong>en</strong>tionnelle.<br />

On y prête pas att<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> tout cas. Mais c’est intéressant d’y passer quelques<br />

instants. On a une lumière qui neutralise énormém<strong>en</strong>t. Je ne sais pas utiliser les mots<br />

techniques qui convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, mais c’est une lumière assez métallique et industrielle. Elle<br />

a un effet neutralisant. Elle tire vers une espèce de gris, qui créerait quelque chose de<br />

diaphane, mais aussi de très urbain, de très contemporain, pas le diaphane de l’aube sur<br />

les marécages. En même temps, ces choix exacerb<strong>en</strong>t la perception lumineuse des élém<strong>en</strong>ts<br />

de costumes. Les rouge, les jaunes des chemisettes et de pantalons, avec cette<br />

texture très actuelle, très contemporaine. Ça r<strong>en</strong>force l’idée que ce sont des électrons qui<br />

circul<strong>en</strong>t, une constellation d’électrons. C’est ce que ça produit à l’œil. Ça r<strong>en</strong>tre<br />

évidemm<strong>en</strong>t dans la composition globale.<br />

Mais surtout, les décou<strong>page</strong>s de la lumière sont ess<strong>en</strong>tiels. Ils procèd<strong>en</strong>t par plages neutres<br />

et stables. Par des ruptures neutres et franches, on va changer l’int<strong>en</strong>sité ou de qualité.<br />

Elles sont très perceptibles à l’œil. Je ne compr<strong>en</strong>ds pas comm<strong>en</strong>t on ne les perçoit<br />

pas dans cette vidéo. Elles paraiss<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dantes de toute relation avec ce qui se<br />

passe sur le plateau. Le décou<strong>page</strong> de ces changem<strong>en</strong>ts d’int<strong>en</strong>sité, de qualité, est sans<br />

rapport manifeste, avec ce qui est <strong>en</strong>train de se passer. On n’est pas <strong>en</strong> train de changer<br />

de qualité d’action, on n’est pas <strong>en</strong> train de changer de dynamique. On n’est pas <strong>en</strong>train<br />

de s’<strong>en</strong>gager dans un unisson. Non, ri<strong>en</strong> ne se passe apparemm<strong>en</strong>t de manifeste, de flagrant<br />

sur le plateau qui justifie ce changem<strong>en</strong>t de lumière. On est là aussi dans une composition<br />

qui serait comme par couches, par nappes qui coulisserai<strong>en</strong>t, se tuilerai<strong>en</strong>t, se<br />

dissocierai<strong>en</strong>t. On pourrait passer d‘une couche à l’autre, d’une nappe à l’autre. C’est<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t l’interstice, l’espacem<strong>en</strong>t qui serait au travail, qui produit quelque chose<br />

d’extrêmem<strong>en</strong>t singulier. On est dans un refus de se saisir d’un point de vue univoque<br />

flagrant et évid<strong>en</strong>t, et de laisser un dispositif relativem<strong>en</strong>t lâche. Je parlerais presque<br />

d’une composition à basse int<strong>en</strong>sité. Je n’ai pas utilisé ce terme dans l’ouvrage, mais il<br />

m’est v<strong>en</strong>u <strong>en</strong> relisant, <strong>en</strong> retravaillant ces jours derniers. C’est à dire que c’est très<br />

composé, même si la pièce semble échapper, qu’on ne peut pas la saisir etc., j’essaie de<br />

vous montrer qu’<strong>en</strong> fait tout est travaillé, qu’il y a une multitude d’élém<strong>en</strong>ts, qui sont<br />

tous dans le parti-pris d’un certain retrait. Le travail est de mettre <strong>en</strong> place des<br />

dispositifs qui le permett<strong>en</strong>t.<br />

Herman Diephuis<br />

Je voudrais que tu montres un extrait du spectacle vers la fin. Parce que sinon j’ai l’impression<br />

que les g<strong>en</strong>s ne vont pas saisir.<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Oui. On va montrer la fin. Ce que fait Herman. Je laisse ouvert. Vous vous souv<strong>en</strong>ez, j’<strong>en</strong><br />

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