Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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“Déroutes” de Mathilde Monnier par Gérard May<strong>en</strong><br />
Herman Diephuis<br />
Effectivem<strong>en</strong>t, ce n’est pas fait pour donner à voir un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la lumière et l’action.<br />
Gérard May<strong>en</strong><br />
C’est fait exactem<strong>en</strong>t pour l’inverse.<br />
Herman Diephuis<br />
Je voulais juste dire que ce n’est pas de l’aléatoire total. C’est très précis comme pièce.<br />
C’est une pièce qui fonctionne aussi sur la durée. Quand on ne voit qu’un extrait, on se<br />
demande ce qu’ils font. Je crois que c’est la fin de la pièce qui lui donne son s<strong>en</strong>s. C’est<br />
la durée, ça joue sur le temps. On r<strong>en</strong>tre dans une espèce de rythme où on perd la notion<br />
du temps, on rer<strong>en</strong>tre dedans, par mom<strong>en</strong>ts on nous oblige à rer<strong>en</strong>trer, c’est dû à la chorégraphie<br />
ou à un mom<strong>en</strong>t qui est plus mis <strong>en</strong> avant qu’un autre.<br />
Gérard May<strong>en</strong><br />
Il y a des mom<strong>en</strong>ts où il y a ce que j’appelle des mom<strong>en</strong>ts de micro dramaturgie, où il y<br />
a une int<strong>en</strong>sification des situations. Il y a des micro tableaux où il se produit effectivem<strong>en</strong>t<br />
du temps resserré.<br />
Herman Diephuis<br />
Ce qui est intéressant et compliqué dans le travail de Mathilde, c’est qu’elle nous parle<br />
peu de pourquoi elle fait une pièce. Elle nous donne un texte, une <strong>en</strong>vie de travailler sur<br />
la marche par exemple. Tu as ton regard de spectateur, et comme tu l’as dit au début,<br />
chacun des interprètes doit avoir une notion de cette pièce complètem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>te. Et<br />
on n’a jamais une réponse de Mathilde non plus. Je ne sais pas si sa réponse à elle serait<br />
la même aujourd’hui qu’à son départ dans la pièce, ou même après la première de la<br />
pièce. Je crois que pour elle aussi, c’est très trouble. C’est clair ce que je dis ?<br />
Personne du public<br />
Tu disais que tu avais des actions très précises. Etai<strong>en</strong>t-elles écrites ? Comm<strong>en</strong>t avezvous<br />
travaillé <strong>en</strong> tant qu’interprètes, puisque tout était très précis, très ordonné ? Mais<br />
toi les actions que tu faisais, est-ce que ce sont des propositions qui t’apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et<br />
qui vont évoluer ou est-ce qu’elles étai<strong>en</strong>t demandées et écrites ?<br />
Gérard May<strong>en</strong><br />
Juste une petite précision, parce que dans ta position, tu ne vas pas oser le dire, on n’a<br />
pas eu le temps d’y v<strong>en</strong>ir. Herman Diephuis a un rôle très particulier. Il a un parcours qui<br />
est toujours le même, des actions qui sont répétées, et comme il l’a dit, des durées de<br />
prés<strong>en</strong>ce, d’<strong>en</strong>trées et de sorties qui sont très fixées. Il est un peu unique. Et comme par<br />
hasard, ça se passe dans ce fameux pourtour, dans cette fameuse <strong>en</strong>ceinte. Je n’<strong>en</strong> dis<br />
pas plus.<br />
Herman Diephuis<br />
Ce n’est pas par hasard non plus !<br />
Gérard May<strong>en</strong><br />
Non, non, je dis : « Comme par hasard ». Je le précise parce que ça lui donne une place<br />
émin<strong>en</strong>te dans ce qu’on reti<strong>en</strong>t de la pièce. Il est l’une des figures les plus marquantes.<br />
Herman Diephuis<br />
C’est v<strong>en</strong>u d’une méthode de travail. Effectivem<strong>en</strong>t, j’ai un rôle assez particulier dans la<br />
compagnie de Mathilde. J’ai une relation avec elle, on travaille <strong>en</strong>semble depuis très<br />
longtemps. En amont d’une pièce, on discute beaucoup sur ce qu’on va faire et comm<strong>en</strong>t.<br />
On avait décidé, pour cette pièce, puisqu’il s’agissait de parcours individuels, de travailler<br />
<strong>en</strong> petits groupes, de ne pas comm<strong>en</strong>cer tous <strong>en</strong>semble. On avait chacun deux semaines<br />
seul avec Mathilde, <strong>en</strong>fin, des groupes de deux ou trois personnes. Ça a duré sur une<br />
longue période. Moi je suis arrivé dans le dernier groupe. A la toute fin. Moi j’ai eu une<br />
semaine avec elle seul, et après, tout le monde est arrivé, a débarqué, et donc… Non,<br />
même pas ! Je dis des conneries. Moi, quand je suis arrivé à la fin, tout le monde était là.<br />
J’ai vu le produit de ce qui avait été fait dans ces mom<strong>en</strong>ts de travail. Donc, Mathilde<br />
comme moi, on a vu qu’il y avait quelque chose de très intéressant dans cette chose très<br />
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