Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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L’écriture au théâtre jeune public - Emerg<strong>en</strong>ce d’un nouveau langage ou nouveau rapport au public ? (2ème partie)<br />
Quatrième métaphore. Ce qui est quand même extraordinaire, c’est que la jeune fille qui<br />
ne se r<strong>en</strong>d pas tout à fait compte de ce qu’elle fait, t<strong>en</strong>d les ciseaux <strong>en</strong> disant « Papa ! ».<br />
Elle n’a pas fait comme ça. Elle a fait « Papa ! ». Et évidemm<strong>en</strong>t, dans toutes les civilisations<br />
qui se respect<strong>en</strong>t, c’est le père qui coupe le cordon ombilical et qui permet…<br />
Après, je vous laisse rêver. Moi ce qui m’aurait fait plaisir, <strong>en</strong> un petit quart d’heure, ce<br />
qui m’aurait fait plaisir d’utiliser…, mais je vais être obligé de le dire <strong>en</strong> 2 minutes…<br />
Dominique Bérody<br />
Malheureusem<strong>en</strong>t, interruption de séance, pour des raisons d’horaires SNCF.<br />
Christian Carrignon<br />
Non, mais ça va !<br />
Dominique Bérody<br />
Et vous laisser avec Christian ! Pour qu’il puisse développer son quart d’heure !<br />
Christian Carrignon<br />
Moi, j’avais <strong>en</strong>vie de vous dire, que nous sommes dans une salle de confér<strong>en</strong>ce pour plusieurs<br />
raisons. Les tables, 4 tables recouvertes de bleu, qui me font p<strong>en</strong>ser à 4 catafalques.<br />
J’aimerais que les g<strong>en</strong>s qui organis<strong>en</strong>t les confér<strong>en</strong>ces p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t au fait que les g<strong>en</strong>s font<br />
des associations d’idées et que là, il y a une famille qui est morte devant nous p<strong>en</strong>dant<br />
les vacances de la Toussaint, chez eux, et on a parlé de théâtre jeune public sur leurs cercueils<br />
p<strong>en</strong>dant toute une journée. Des fois, les tissus sont noirs. Aujourd’hui, on la chance<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t bleus. Je voulais juste vous parler de la lumière. Ce qui fait la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />
une salle de confér<strong>en</strong>ce avec une salle de spectacle, c’est que vous êtes éclairés, et que<br />
nous, on vous voit. Au théâtre, on ne vous voit pas. Et l’intérêt d’être <strong>en</strong>semble, parce que<br />
j’estime que le théâtre, c’est être <strong>en</strong>semble, c’est se reconnaître mutuellem<strong>en</strong>t, et d’une<br />
certaine façon, c’est comm<strong>en</strong>t cette gratitude mutuelle peut circuler. Alors, ça n’a aucun<br />
s<strong>en</strong>s, ce sont des mots mis à la suite les uns les autres parce que j’ai une minute et demie.<br />
Le théâtre, c’est une machine, c’est une machinerie, elle est autour de vous, qui fabrique<br />
de la gratitude. De temps <strong>en</strong> temps. Bi<strong>en</strong> sûr que j’ai besoin de ta gratitude à toi. Bi<strong>en</strong> sûr<br />
que ça me fait plaisir « Ah quel beau spectacle », mais si je ne fais ça que pour ça, je crois<br />
qu’il y a quelque chose de loupé. Donc, je suis <strong>en</strong>train de travailler sur un nouveau spectacle,<br />
et je me dis : « Comm<strong>en</strong>t pourrait-on faire pour que le public soit légèrem<strong>en</strong>t éclairé<br />
sur les épaules ? ». Le noir salle, c’est le cinéma qui l’inv<strong>en</strong>te. Parce qu’on projette les premiers<br />
films dans des salles de théâtre. Et les théâtres sont éclairés. C’est la première fois<br />
qu’on met de l’électricité. Les Frères Lumières att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’inv<strong>en</strong>tion de l’électricité pour<br />
inv<strong>en</strong>ter le cinéma. Donc on projette, on est aussi dans une salle de cinéma, il y a un écran<br />
pour nous le dire. Mais on est aussi dans une salle de théâtre parce qu’il y a des p<strong>en</strong>drillons<br />
qui sont là, et vous savez que c’est une salle de théâtre, ça s’appelle le Théâtre<br />
Comédia. Peut-être qu’on est <strong>en</strong> train de jouer une comédie tous <strong>en</strong>semble ? Ce que je<br />
voulais dire c’est que le noir salle a été inv<strong>en</strong>té pour le cinéma. Tout à l’heure, <strong>en</strong> voyant<br />
« Uccellini », on a éteint, on a rallumé. La conv<strong>en</strong>tion du noir salle, ce n’est pas une règle<br />
intransgressible. Ce que je voulais dire, c’est que la musique, les costumes, le texte, la<br />
scénographie, les personnages, notamm<strong>en</strong>t les personnages, ne sont pas des choses obligatoires<br />
pour faire du théâtre. Là, <strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t, je suis <strong>en</strong> train de me poser la question<br />
de la lumière. Je veux pas lâcher le micro. Il faut couper. Merci.<br />
Dominique Bérody<br />
Merci Christian de cet exercice de style. Merci à vous, auteurs, metteurs <strong>en</strong> scène, artistes,<br />
merci à vous tous pour cette att<strong>en</strong>tion et puiss<strong>en</strong>t ces paroles que nous avons échangées<br />
aujourd’hui contribuer à la réussite de vos projets. C’est vraim<strong>en</strong>t ce que nous vous souhaitons.<br />
Beaux succès aux auteurs, aux metteurs <strong>en</strong> scène et bel av<strong>en</strong>ir au théâtre jeune<br />
public et toutes les écritures que nous avons r<strong>en</strong>contrées aujourd’hui. Merci.<br />
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