Donc c’est vrai que, pour conclure, je le disais tout à l’heure, les pièces paraiss<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t rigoureuses, tellem<strong>en</strong>t fixées au cordeau qu’on a peine à imaginer simplem<strong>en</strong>t qu’au départ, il y a la musique, son rapport amoureux à la musique et une pulsion de danse que sa raison organiserait sans toutefois la dominer tout à fait. Je p<strong>en</strong>se, et ça n’est qu’une interprétation, que cette œuvre là est belle parce que je s<strong>en</strong>s Keersmaeker aux prises avec un problème artistique majeur qui est l’épuisem<strong>en</strong>t de la forme. Cette obsession parmi d’autres, on <strong>en</strong> a vu quelques-unes unes <strong>en</strong>semble, donn<strong>en</strong>t une cohér<strong>en</strong>ce à son travail assez forte, donne à son style l’aspect d’un désir qui dure, qu’on id<strong>en</strong>tifie dans la durée. Marianne Van Kerckhov<strong>en</strong>, qui est dramaturge, qui a beaucoup travaillé avec elle, et qui dirige maint<strong>en</strong>ant le « Kaaitheater » à Bruxelles, répète souv<strong>en</strong>t que plus on aime une œuvre, et plus il faut écrire dessus. Et c’est ce que je m’efforce de faire, la plupart du temps, et je p<strong>en</strong>se que j’aurais fait mon travail si aujourd’hui, cette interv<strong>en</strong>tion pour vous, <strong>en</strong> tout cas pour celles et ceux qui n’ont pas vu, pousse à dev<strong>en</strong>ir des spectateurs de la compagnie Rosas. Voilà. Je termine avec ce que moi je considère comme son chef d’œuvre « Rain », et je ne suis pas le seul à le p<strong>en</strong>ser. Je p<strong>en</strong>se que c’est vraim<strong>en</strong>t un pur bonheur. [Extrait de Rain] 94
LUNDI 12 NOVEMBRE 2007 “Déroutes” de Mathilde Monnier Gérard May<strong>en</strong> e ne suis pas quelqu’un de la scène. On ne change pas une formule qui gagne. Je vais vous demander, comme Philippe Guisgand ce matin, qui a déjà vu des pièces de Mathilde Monnier ? Un gros tiers, une petite moitié. Comme Philippe l’a expliqué, on va changer beaucoup dans la méthode, tout <strong>en</strong> restant autour des mêmes questions. Cet après-midi, au lieu de parcourir toute l’œuvre d’une chorégraphe, on va s’intéresser à une seule pièce. La pièce, c’est « Déroutes ». Comme je l’ai dit dans mon introduction ce matin, c’est une pièce qui manifestem<strong>en</strong>t va d’emblée nous donner l’impression d’être sur un tout autre versant, je dirais, qu’Anne Teresa de Keersmaeker. On va d’abord regarder des extraits, pour que vous r<strong>en</strong>triez dans la pièce, pour que vous vous la mettiez sous la d<strong>en</strong>t. Et vous verrez que ce n’est manifestem<strong>en</strong>t pas la même s<strong>en</strong>sation d’écriture, t<strong>en</strong>ue, claire, presque étincelante, presque « au cordeau » comme disait Philippe ce matin. On est dans tout autre chose. Vous vous souv<strong>en</strong>ez, ce matin, j’insistais sur la notion de dispositif. Ça va nous porter à nous intéresser sur la manière dont le mécanisme est constitué, de quoi il est fait, comm<strong>en</strong>t il fonctionne peut-être plus qu’à ce qui est produit. Du coup, j’étais parti, ce matin sur une interrogation sur ce qu’est la composition. Vous savez, tout ça ce sont des mots. Des La chorégraphie serait ce qui serait de l’ordre de l’écriture de la danse « <strong>en</strong> propre », je dirais de l’écriture du mouvem<strong>en</strong>t. mots valise. Des mots à tiroir, des mots où chacun de nous peut mettre beaucoup de choses. On a le choix. Voilà comm<strong>en</strong>t je vais essayer de réfléchir avec vous. On va se dire peut-être que la chorégraphie serait ce qui serait de l’ordre de l’écriture de la danse « <strong>en</strong> propre », je dirais de l’écriture du mouvem<strong>en</strong>t. C’est une écriture du mouvem<strong>en</strong>t qui travaille un certain rapport espace/temps. Ça serait ça la chorégraphie « <strong>en</strong> propre ». On essaierait de situer ce qu’on a va appeler « composition ». Je cherche où serait la composition par rapport à la chorégraphie. On va dire qu’il y aurait la dramaturgie qui serait une visée sur le s<strong>en</strong>s, une traversée du s<strong>en</strong>s. Comm<strong>en</strong>t une pièce va, du début à la fin, vers une production de s<strong>en</strong>s. C’est un peu comme ça que je voudrais travailler avec vous cet après midi. Quelles sont les composantes qui r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans cette pièce, les composantes chorégraphiques, mais aussi les autres, ce qui l’a nourrie, mais aussi dans le travail de la scénographie, le travail du plateau, par rapport au texte, à la musique ? Comm<strong>en</strong>t tous ces élém<strong>en</strong>ts vont s’ag<strong>en</strong>cer, vont être mis <strong>en</strong> ordre et selon quelle conception, pour se situer <strong>en</strong>tre ces deux niveaux que je vi<strong>en</strong>s de désigner : <strong>en</strong>tre la chorégraphie au s<strong>en</strong>s strict d’un côté et la dramaturgie de l’autre. Une petite précision, Herman Diephuis, interprète de Mathilde Monnier et de la pièce « Déroutes » particulièrem<strong>en</strong>t, a précisé ce matin qu’il était susceptible d’interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> pure contradiction avec ce que je vais vous exposer. On ne s’est pas concertés avec lui quand à la manière dont il peut interv<strong>en</strong>ir dans mon propre développem<strong>en</strong>t. Ce que je voulais dire, c’est que c’est une idée qui ne doit pas nous choquer, qu’un interprète ait un propos sur une pièce qui peut être totalem<strong>en</strong>t distinct, voire antagonique avec le mi<strong>en</strong>, qui ne fait qu’observer la pièce. Il va sans dire qu’<strong>en</strong>tre plusieurs personnes qui observ<strong>en</strong>t une pièce, il peut y avoir autant de diversité, voire d’antagonisme. Entre l’interprète et le chorégraphe, il peut y compris y avoir toute cette gamme de variations, <strong>en</strong>tre des choses qui se rejoign<strong>en</strong>t, qui converg<strong>en</strong>t, ou des choses très distinctes, voire des choses qui diverg<strong>en</strong>t. C ‘est de ça qu’est véritablem<strong>en</strong>t faite une pièce. Une pièce, ce n’est pas un produit fini qu’on achète au supermarché dans une boite de conserve, pas quelque chose qui comm<strong>en</strong>ce à 20h30 et qui finit à 22h15. Ce n’est pas quelque chose qui s’arrête le soir de la première ou de la générale. Ce n’est pas quelque chose qui sort uniquem<strong>en</strong>t du cerveau du chorégraphe, de l’int<strong>en</strong>tion du chorégraphe, qui l’aurait mise <strong>en</strong> forme. Une pièce, c’est quelque chose qui est constamm<strong>en</strong>t ouvert, qui se nourrit. C’est ma conception des choses, d’autres g<strong>en</strong>s vous expliquerai<strong>en</strong>t autre chose. C’est ma conception, mais je ne suis pas tout seul. C’est une certaine conception, une certaine compréh<strong>en</strong>sion de ce que peut être une œuvre. La conception dans laquelle je me reconnais le plus, c’est l’idée qu’une pièce, ce n’est pas clos, ce n’est pas un objet cerné et définitif. Tout au contraire, ça n’arrête pas d’être ouvert, ça n’arrête pas de vivre, de s’ouvrir à de multiples forces, qui 95
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