Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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LUNDI 12<br />
NOVEMBRE<br />
2007<br />
DANSE CONTEMPORAINE, L’ÉCRITURE À L’ŒUVRE<br />
proposé par l’Adiam 83<br />
L’ŒUVRE DE ANNE TERESA DE KEERSMAKER<br />
par Philippe Guisgand<br />
“DÉROUTES” DE MATHILDE MONNIER<br />
par Gérard May<strong>en</strong><br />
Danse contemporaine, l’écriture à l’œuvre<br />
Amélie Glisson<br />
Philippe Guisgand est Maître de Confér<strong>en</strong>ce à l’UFR Art et Culture de Lille III. Il est aussi<br />
responsable pédagogique de la Lic<strong>en</strong>ce Danse du départem<strong>en</strong>t de Musique et de Danse.<br />
Il est chercheur et spécialiste de l’œuvre d’Anne Teresa de Keersmaeker, dont il va nous<br />
parler ce matin. Nous sommes avec lui jusqu’à 12h30. Cet après-midi, nous repr<strong>en</strong>ons à<br />
14 heures, avec Gérard May<strong>en</strong>, qui est journaliste et critique de danse, qui nous parlera<br />
de la pièce « Déroutes », de Mathilde Monnier. Enfin, à 16 heures, nous retrouverons<br />
Herman Diephuis, chorégraphe, qui vous proposera un travail autour de sa pièce<br />
« D’après J.C », qui est prés<strong>en</strong>tée ce soir. Les confér<strong>en</strong>ces sont mêlées, <strong>en</strong>trecoupées de<br />
projections vidéo. On fera alors le noir dans la salle. N’hésitez pas à interv<strong>en</strong>ir, à poser<br />
des questions, peut-être plus à la fin de l’interv<strong>en</strong>tion. Dans le hall, vous avez vu la<br />
prés<strong>en</strong>ce du C<strong>en</strong>tre National de la Danse, le départem<strong>en</strong>t des métiers, qui est là pour<br />
r<strong>en</strong>seigner, informer sur les filières, les professions, les métiers, la vie pratique du<br />
danseur et des professionnels de la danse. Certains d’<strong>en</strong>tre vous ont des r<strong>en</strong>dez-vous<br />
personnalisés avec les deux personnes qui sont là, mais n’hésitez pas à les solliciter <strong>en</strong><br />
cas de besoin. Bonne journée et à tout à l’heure.<br />
Philippe Guisgand<br />
Bonjour. En préparant cette journée, la question s’est posée de comparer deux écritures,<br />
à travers deux pièces. En comparant une pièce de Mathilde Monnier et une pièce d’Anne<br />
Teresa de Keersmaeker. Evidemm<strong>en</strong>t, chaque pièce peut s’offrir et s’offre comme un petit<br />
univers <strong>en</strong> soi, que chacun peut décoder, interpréter à sa manière. Pour ce qui me concernait,<br />
je trouvais plus intéressant de vous faire profiter de l’expéri<strong>en</strong>ce que je continue de<br />
vivre depuis 5 ans aux cotés d’Anne Teresa de Keersmaeker et de la Compagnie Rosas,<br />
installée à Bruxelles. Je voulais vous faire profiter d’une étude dans laquelle j’ai pu<br />
travailler sur les archives, sur des captations, parce que Rosas est une assez grosse<br />
machine, très bi<strong>en</strong> organisée. Je choisis de vous faire partager ma réflexion plutôt sur les<br />
élém<strong>en</strong>ts du style et ce qui constitue la manière dont on peut dire qu’il y a prés<strong>en</strong>ce d’un<br />
auteur dans son œuvre, non pas à travers la succession des pièces, mais à travers ce qui<br />
pourrait être une sorte de fil t<strong>en</strong>du, au travers de toutes ses pièces. Ce que vais essayer<br />
de vous proposer ce matin, contrairem<strong>en</strong>t à Gérard qui sera lui, plus c<strong>en</strong>tré sur une pièce,<br />
c’est une espèce de survol de l’œuvre d’Anne Teresa de Keersmaeker, qui compr<strong>en</strong>d une<br />
vingtaine d’œuvres, depuis 25 ans. Je vais t<strong>en</strong>ter de montrer qu’un style n’est pas<br />
quelque chose qui advi<strong>en</strong>t comme une espèce d’épanouissem<strong>en</strong>t logique et implacable,<br />
mais que ça impose aussi beaucoup d’exam<strong>en</strong>s de détails, de retours <strong>en</strong> arrière, de<br />
liaisons <strong>en</strong>tre les pièces, qui font qu’on arrive à trouver une certaine originalité, une<br />
certaine spécificité à un artiste.<br />
Gérard May<strong>en</strong><br />
Bonjour à tous. Lorsque j’ai été contacté pour cette journée, par Amélie Glisson, elle m’a<br />
proposé de travailler sur la composition. La composition <strong>en</strong> danse, qu’est-ce que c’est ?<br />
De nombreuses questions arriv<strong>en</strong>t à partir de ce mot. Des questions fondam<strong>en</strong>tales sur ce<br />
qui distingue la composition <strong>en</strong> danse de ce qu’on appelle la chorégraphie. C’est la<br />
première question qu’on pourrait traiter. Donc, embarras habituel, embarras méthodologique.<br />
Dans ces cas là, on va au Petit Robert. On regarde « composition », « composer » :<br />
com, du latin qui veut dire avec, et poser. Composer : former par l’assemblage la combinaison<br />
des parties. Puis le dictionnaire r<strong>en</strong>voie à des choses qui nous concern<strong>en</strong>t plus :<br />
faire produire une œuvre, et il r<strong>en</strong>voie à des analogies : bâtir, créer, écrire, produire. Une<br />
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