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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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“Déroutes” de Mathilde Monnier par Gérard May<strong>en</strong><br />

aléatoire, ce temps individuel, mais qu’il y avait aussi une nécessité de donner un cadre<br />

à ça, un repère, pour donner une lecture possible de la pièce dans son <strong>en</strong>semble, pour<br />

que ça ne devi<strong>en</strong>ne pas indigeste. J’ai proposé du coup, d’être le personnage extérieur. Je<br />

trace les limites de la scène. Je trace un rectangle, comme une horloge, où tous les tant<br />

de minutes, <strong>en</strong> changeant de costume, <strong>en</strong> am<strong>en</strong>ant une chose pareille qui se répète avec<br />

une modification, qui a une évolution du début jusqu’à la fin, se crée comme une résolution,<br />

qui n’<strong>en</strong> est pas une. Je propose une certaine histoire, un certain personnage,<br />

plein d’humour, un personnage qui revi<strong>en</strong>t et qui permet, je crois, qui cadre l’aléatoire<br />

des autres.<br />

Question du public<br />

Comme un contrepoint ?<br />

Herman Diephuis<br />

En travaillant avec Mathilde, pour répondre à ta question, chacun propose. Elle n’a ri<strong>en</strong><br />

écrit pour les danseurs. Ce sont les danseurs qui fourniss<strong>en</strong>t le matériel. Après, bi<strong>en</strong> sûr,<br />

elle <strong>en</strong>lève ou elle garde, elle change la place dans le parcours de chacun, ou crée des<br />

li<strong>en</strong>s avec les autres… Ce n’est pas complètem<strong>en</strong>t ouvert.<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Si je peux me permettre, sur cette question là, gardons-nous d’y mettre de connotation<br />

morale. C’est une question qui revi<strong>en</strong>t dans presque toutes les r<strong>en</strong>contres avec le public.<br />

Est-ce que ce sont les danseurs qui écriv<strong>en</strong>t, ou est-ce le chorégraphe qui impose ? Sous<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du,<br />

quelle est la part de liberté qu’ont les interprètes face à un méchant chorégraphe<br />

qui impose tout ou de g<strong>en</strong>tils chorégraphes qui laiss<strong>en</strong>t les danseurs écrire beaucoup.<br />

Gardons-nous de ce g<strong>en</strong>re de raisonnem<strong>en</strong>ts. Par exemple dans cette pièce, il y a<br />

un mom<strong>en</strong>t où il faut choisir, il faut ret<strong>en</strong>ir, éliminer. Lorsque j’ai fait les quelques <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,<br />

l’un deux ne cachait ri<strong>en</strong> de sa colère, il avait le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’avoir été volé de son<br />

travail. Il décrivait les choses <strong>en</strong> ces termes : Mathilde Monnier fait faire les choses par<br />

les autres, et vi<strong>en</strong>t faire ses emplettes pour faire sa pièce. Je p<strong>en</strong>se qu’il est dans l’erreur<br />

dans ce raisonnem<strong>en</strong>t là, qu’il est trop schématique. Mais n’imaginons pas que c’est une<br />

simple question de jeu <strong>en</strong>tre la jolie liberté et la méchante autorité.<br />

Herman Diephuis<br />

Non, c’est aussi très particulier à cette pièce, cette façon de travailler.<br />

Autre interv<strong>en</strong>tion du public<br />

C’est une pièce qui me touche beaucoup, mais j’aimerais bi<strong>en</strong> la revoir plusieurs fois.<br />

C’est une pièce qui donne <strong>en</strong>vie de rev<strong>en</strong>ir. Je ne l’ai jamais vue <strong>en</strong> vrai, juste ces extraits.<br />

Mais le peu que j’<strong>en</strong> vois, me donne <strong>en</strong>vie de la voir plusieurs fois. Il y a plein de choses<br />

à voir. Mais ce que je me demande, c’est que toi, tu avais une partition écrite, mais pour<br />

les autres interprètes, est-ce qu’il y a une partition qui a fini par s’écrire ou est-ce que<br />

finalem<strong>en</strong>t ils font un parcours avec des consignes, mais qui laisse la possibilité d’une<br />

mutation dans les propositions au fur à mesure de la pièce ?<br />

Herman Diephuis<br />

Non, le parcours de chacun était très précis. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne pouvait<br />

pas proposer de nouvelles choses à l’intérieur de quelque chose de précis. Pour moi,<br />

j’avais le rôle le plus précis. Mais, <strong>en</strong>tre la première et la dernière fois qu’on l’a jouée, ça<br />

s’est modifié. Comme le dit Gérard, sur une semaine, sur 8 spectacles, il n’a pas vu exactem<strong>en</strong>t<br />

la même chose.<br />

Gérard May<strong>en</strong><br />

Oui, c’est vrai. Par exemple, je vais évoquer un cas qui m’intéresse particulièrem<strong>en</strong>t pour<br />

illustrer ceci. Rémi Ritier dans ses deux bouées faites dans des chambres à air, faisait des<br />

rebonds, il se laissait aller à ce poids, aux rebonds, ça n’est pas écrit. Ses mouvem<strong>en</strong>ts<br />

ne sont pas écrits. Ils génèr<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>contres inopinées. Il y a eu une très belle r<strong>en</strong>contre,<br />

qui ne peut être qu’inopinée, malheureusem<strong>en</strong>t, on n’a pas eu le temps d’y v<strong>en</strong>ir,<br />

avec Bertrand Mavie, ça a duré 45 secondes. C’est une micro situation. Ça n’existait pas<br />

les autres soirs. Quand il pousse ses blocs de glace, certes, il les pousse <strong>en</strong> général dans<br />

la même direction, mais il n’y a pas deux fois où ça donne le même résultat. Ça éclate le<br />

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