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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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L’écriture au théâtre jeune public - Emerg<strong>en</strong>ce d’un nouveau langage ou nouveau rapport au public ? (2ème partie)<br />

Isabelle Hervouët<br />

D’accord. Alors, ça va être très désordonné ! Ce que je voudrais, c’est préciser que la compagnie<br />

s’appelle Skappa ! et qu’elle a été créée avec Paolo Cardona. Il est itali<strong>en</strong>, et,<br />

quand on comm<strong>en</strong>cé à travailler <strong>en</strong> France, il ne savait pas très bi<strong>en</strong> parler le français. Il<br />

est scénographe à l’origine, avant d’être comédi<strong>en</strong>. Moi j’ai une pratique de peinture, et<br />

j’ai fait aussi des affiches de saison pour le Théâtre <strong>Massalia</strong>, pour le Théâtre Athénor<br />

p<strong>en</strong>dant quelques années. Je suis marionnettiste de formation. Ça me fait toujours<br />

bizarre de rev<strong>en</strong>ir à ma formation parce que ça comm<strong>en</strong>ce à être assez lointain maint<strong>en</strong>ant,<br />

mais c’est une façon d’expliquer dans quelle histoire on s’inscrit. Tu parlais du film<br />

« Le Mystère Picasso », c’est comme si c’était un acquis pour nous. Ça fait partie de l’appr<strong>en</strong>tissage,<br />

de choses qu’on a vues, et c’est acquis que c’est possible de mettre <strong>en</strong> scène<br />

d’une certaine façon la peinture.<br />

Paolo a travaillé sur des spectacles qui étai<strong>en</strong>t accueillis par Brigitte Lallier Maisonneuve<br />

et sur lesquels elle travaillait. Des personnes comme elle ont r<strong>en</strong>dues possibles des choses.<br />

On est arrivés là dans un monde dans lequel des choses avai<strong>en</strong>t déjà été défrichées,<br />

et il semblait qu’on pouvait tout essayer. Il semblait qu’on pouvait réunir nos différ<strong>en</strong>tes<br />

pratiques dans une forme théâtrale. « Uccellini » c’est une forme très particulière parce<br />

qu’à l’époque, je faisais beaucoup de peintures, de très grandes toiles, et que j’avais<br />

<strong>en</strong>vie de repartir de zéro, de me questionner sur mon approche de la matière et de la p<strong>en</strong>sée.<br />

Tout ça chemine <strong>en</strong>semble. Ce travail s’inscrit dans une adresse assez spécifique à<br />

la petite <strong>en</strong>fance. « Uccellini » est un spectacle créé <strong>en</strong> 1999 et que je joue <strong>en</strong>core. Je suis<br />

toujours <strong>en</strong> accord avec ce qu’il raconte et avec la façon par laquelle il me permet de r<strong>en</strong>contrer<br />

les g<strong>en</strong>s. Que ce soi<strong>en</strong>t les structures qui l’accueill<strong>en</strong>t ou le public prés<strong>en</strong>t à la<br />

représ<strong>en</strong>tation. C’est quelque chose d’assez particulier. Quand on parle d’écriture, c’est<br />

un spectacle qui a été passé à deux personnes, à Joëlle Driguez, une danseuse, dès le<br />

début, après 10 représ<strong>en</strong>tations. On avait <strong>en</strong>vie de le partager avec cette femme là, danseuse<br />

et chanteuse, persuadés qu’avec ces deux élém<strong>en</strong>ts, elle pouvait arriver à la peinture<br />

et au geste, à la matière. On l’a égalem<strong>en</strong>t passé à une comédi<strong>en</strong>ne danoise qui<br />

nous <strong>en</strong> a fait la demande. Ce sont des écritures qui se transmett<strong>en</strong>t. « Uccellini » est un<br />

spectacle de répertoire ! Par contre, tout à l’heure, quand je parlais de la difficulté<br />

d’écrire pour « Moitié Moitié », pour « Uccellini », c’est pire, parce que je ne parle pas.<br />

Par contre, je peux transmettre une écriture. C’est vrai que la peinture est mon histoire,<br />

et le spectacle s’est écrit à partir de cette histoire très particulière, personnelle. Mais<br />

nous avions <strong>en</strong>vie de le déf<strong>en</strong>dre comme une écriture à transmettre. C’est sûr que Joëlle<br />

n’est pas peintre. Moi je patouille. Elle, elle arrive à la matière par un autre chemin.<br />

A deux reprises nous avons travaillé avec des auteurs, Alain Gautré, auteur et clown. J’ai<br />

fait un travail de clown avec lui. Il avait écrit à partir de mes peintures, des textes qui<br />

n’étai<strong>en</strong>t pas une pièce de théâtre. Il a fallu qu’on se débrouille de ça, pour essayer de<br />

dégager une dramaturgie, faire un choix, éliminer des textes qu’on aimait… A une autre<br />

reprise, il y a trois ans, nous avons travaillé avec un auteur qui a suivi les répétitions,<br />

Francesca Bettini. On avait des thèmes d’improvisation. Elle pr<strong>en</strong>ait des notes sur ce qui<br />

sortait, les retravaillait et nous les redonnait. C’était fantastique parce qu’on atteignait<br />

très vite une grande qualité littéraire. Dans l’improvisation, on peut avoir des mom<strong>en</strong>ts<br />

brillants. Mais c’est difficile de la repr<strong>en</strong>dre pour l’emm<strong>en</strong>er plus loin. Sa prés<strong>en</strong>ce nous<br />

permettait d’avancer dans le travail.<br />

Ce qui détermine les choix de collaboration, c’est à la fois l’<strong>en</strong>vie qu’on a de partager des<br />

choses avec certains artistes, comme avec le photographe avec lequel on travaille depuis<br />

deux spectacles, Christophe Loiseau. Il a déjà travaillé pour la scène. On a une réelle<br />

complicité…, intimité…, (à Dominique Bérody) tu me souffles des mots que je ne veux<br />

pas dire, c’est terrible !… un réel échange artistique. Et aussi, ça dép<strong>en</strong>d du thème. Le<br />

regard que l’on porte sur le travail d’autres artistes ouvre des possibilités, de thèmes de<br />

recherche. Tout ça est très lié. C’est pour ça que je ne sais pas si il y a un langage<br />

« Skappa ! », mais <strong>en</strong> tout cas, on se balade <strong>en</strong>tre les arts plastiques et le théâtre. Mais<br />

c’est du théâtre. Parce qu’il y a un public qui est convoqué, ce n’est pas de la performance<br />

dans le s<strong>en</strong>s où les codes sont vraim<strong>en</strong>t des codes théâtraux et où il y a très peu de plages<br />

d’improvisations. Plus on joue, plus les choses sont précises. Mais on est nourri par<br />

l’histoire de la performance et des arts plastiques, et de celle du théâtre, par ce qui nous<br />

a précédé. On est nourri pas ce qu’on voit aujourd’hui, par ce que font les autres. Je ne<br />

sais plus dans toutes les portes que tu m’as ouvertes laquelle je vi<strong>en</strong>s de fermer !<br />

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