Mise en page 1 - Théâtre Massalia
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Traditions, transgressions, proposé par La P<strong>en</strong>sée de Midi<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Depuis tout à l’heure, c’est vrai qu’on parle beaucoup de la liberté qu’il y a dans la tradition,<br />
comme si la tradition ne pouvait qu’être quelque chose qui fige le cœur, qui fige<br />
l’âme, qui fige l’être humain. Mais <strong>en</strong> fait, nous ici, là prés<strong>en</strong>ts, avec notre expéri<strong>en</strong>ce, ce<br />
que l’on a connu dans notre vie, ce que l’on a fait, ce que l’on a eu, la question c’était :<br />
« est-ce que nous avons assez de connaissances, de s<strong>en</strong>sations assez plongées dans ce<br />
que peut apporter…? ». En fait quel est le bonheur que ces g<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t trouver par la<br />
pratique traditionnelle, comme quand on étudie un « makam », ou un « rag ». Qu’est-ce<br />
que ces êtres là, qu’on peut considérer comme figés, moi non, qu’est-ce qu’<strong>en</strong> fait, ils<br />
peuv<strong>en</strong>t trouver dans cette pratique p<strong>en</strong>dant tant et tant d’années à l’intérieur de ça ? On<br />
a parlé de la liberté, de la tradition comme quelque chose qui peut figer l’être, dans certains<br />
cas, c’est vrai, mais on n’a pas parlé de pourquoi toutes ces personnes passai<strong>en</strong>t<br />
des heures et des heures, des années, à travailler, ce que vous connaissez, sur un makam<br />
ou un rag. Voilà ma question. J’<strong>en</strong> ai une deuxième pour vous, vous avez dit tout à l’heure<br />
que vous détestiez le Flam<strong>en</strong>co et la Rumba mélangés.<br />
Catherine Peillon<br />
Non, je n’ai pas dit que je détestais, c’était pour animer.<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Vous avez dit que vous n’aimiez pas cette fusion.<br />
Catherine Peillon<br />
Ça, c’est mon goût personnel. C’était pour me mettre <strong>en</strong> jeu aussi, <strong>en</strong> tant qu’individu<br />
qui a ses goûts, ses barrières, ses blocages.<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Ça j’ai compris, ce que je n’ai pas compris, ça rejoint ce que fait DJ Click finalem<strong>en</strong>t. Il est<br />
dans une liberté artistique, il se nourrit de traditions différ<strong>en</strong>tes et de voyages.<br />
Catherine Peillon<br />
C’est une écriture à un autre niveau à mon avis. La rumba c’est pour des raisons commerciales.<br />
Ils le dis<strong>en</strong>t eux-mêmes.<br />
DJ Click<br />
Souv<strong>en</strong>t il y a un créneau dans le Flam<strong>en</strong>co très commercial.<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Comme il y a un créneau dans la musique électronique. Dans ta démarche de création<br />
par exemple, quand tu vas de pays <strong>en</strong> pays, de villages <strong>en</strong> villages, r<strong>en</strong>contrer ces g<strong>en</strong>s,<br />
tu co-signes ces titres avec ces g<strong>en</strong>s ?<br />
DJ Click<br />
B<strong>en</strong>, souv<strong>en</strong>t, c’est des traditionnels <strong>en</strong> fait.<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Mais est-ce que tu co-signes avec eux ?<br />
DJ Click<br />
Moi je fais un « arrangem<strong>en</strong>t ».<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Est-ce qu’ils ont des droits sur ce que tu vas v<strong>en</strong>dre après ? Est-ce que tu les intègres<br />
dans l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t ?<br />
DJ Click<br />
Pour les droits Sacem, souv<strong>en</strong>t on met « domaine public ». Ils ne touch<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> là-dessus<br />
parce que ce sont de vieux textes ou de vieux airs. On se met <strong>en</strong> « arrangem<strong>en</strong>ts ».<br />
Un homme dans l’assemblée<br />
Vous, <strong>en</strong> tant que musici<strong>en</strong>s, vous vous mettez <strong>en</strong> « arrangem<strong>en</strong>t » ?<br />
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