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Mise en page 1 - Théâtre Massalia

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L’écriture au théâtre jeune public - Emerg<strong>en</strong>ce d’un nouveau langage ou nouveau rapport au public ? (2ème partie)<br />

fait que dans cet <strong>en</strong>droit là quelque chose va avoir lieu, va adv<strong>en</strong>ir, par la prés<strong>en</strong>ce de<br />

ceux qui agiss<strong>en</strong>t, qui sont vivants. On est dans un lieu du vivant, on est dans un lieu du<br />

corps. Du corps faisant, du corps disant. Avec des langages. Du corps qui agit, qui bouge,<br />

qui dit, qui est dans le rapport au texte, le texte livre, le texte proféré, dit, qui pr<strong>en</strong>d chair,<br />

qui devi<strong>en</strong>t vivant, et où l’<strong>en</strong>jeu est de r<strong>en</strong>dre visible ce qui ne l’est pas, de révéler quelque<br />

chose de caché. C’est ce qui se passe dans cet <strong>en</strong>droit là, qui est ce mom<strong>en</strong>t, qui se<br />

passe toujours dans un rituel qu’on va installer d’une manière ou d’une autre. Là, il y a<br />

le langage de la musique, mais aussi celui des mots, du corps, de l’objet etc… Donc, je<br />

ne sais pas pourquoi, quand on est sur la question du jeune public, on parle à peu près<br />

exclusivem<strong>en</strong>t de théâtre. Si vous avez des réponses… je veux bi<strong>en</strong>. J’ai eu <strong>en</strong>vie d’inviter<br />

des artistes différ<strong>en</strong>ts à nous rejoindre et à imaginer travailler dans nos lieux.<br />

Il y a la question des publics. Je suis comme certains autres qu’on a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du ce matin, je<br />

ne sais pas bi<strong>en</strong>, et de moins <strong>en</strong> moins, ce que c’est que le jeune public, même si nos<br />

salles sont pleines d’<strong>en</strong>fants. Il y a un nouveau contexte, parce que j’aime bi<strong>en</strong> considérer<br />

les contextes, ces dernières années qui nous as activés. Parce qu’<strong>en</strong> fait, ce qui m’intéresse<br />

c’est ce que je ne connais pas, ce qui va me surpr<strong>en</strong>dre, être nouveau, mettre <strong>en</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t la p<strong>en</strong>sée, me faire imaginer des choses que je n’avais pas prévues. J’aime<br />

bi<strong>en</strong> ça. C’est pour ça que je fais ce métier, parce que ça m’emmène sur des terrains que<br />

je n’avais pas imaginés.<br />

Il y a des circonstances qui nous ont am<strong>en</strong>és sur des terrains qu’on avait pas imaginés,<br />

puisque Athénor est depuis une vingtaine d’années à Saint-Nazaire, et depuis 2000, à<br />

Nantes. On est arrivés à Nantes par un concours de circonstances, pour occuper un théâtre<br />

qui se trouvait être dans une banque. On a cherché les souterrains p<strong>en</strong>dant deux ans,<br />

et on ne les a pas trouvés. On n’est plus aujourd’hui dans la banque. C’était donc dans<br />

le projet de la construction de la métropole Nantes Saint-Nazaire, c’est 60 kilomètres,<br />

<strong>en</strong>tre les deux. Ce théâtre dans la banque se trouvait vide, il y a donc eu ce rapprochem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre les deux villes pour imaginer de faire les choses <strong>en</strong>semble <strong>en</strong>tre Nantes et<br />

Saint-Nazaire. En 2003, la banque qui hébergeait ce théâtre a repris ses murs, et on s’est<br />

retrouvés sans lieu. La ville a cherché un certain nombre de solutions qui ne fonctionnai<strong>en</strong>t<br />

pas. Au bout d’un mom<strong>en</strong>t, j’ai dit, un projet, ça n’est pas obligatoirem<strong>en</strong>t un lieu.<br />

Ça r<strong>en</strong>contrait les préoccupations de ma ville de se dire : comm<strong>en</strong>t toucher les publics<br />

qui sont à la périphérie des villes et qui ne vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t dans les lieux culturels<br />

de la ville.<br />

On a imaginé un projet nomade. On est dans<br />

Comm<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> relation<br />

des artistes, leurs œuvres<br />

et les publics.<br />

plusieurs quartiers de la périphérie de<br />

Nantes. Il s’agit là de se poser la question de<br />

comm<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> relation des artistes,<br />

leurs œuvres et les publics. Et comm<strong>en</strong>t on<br />

fait avec ça, comm<strong>en</strong>t, pourquoi, qui ? Les<br />

<strong>en</strong>fants, bi<strong>en</strong> sûr, mais aussi les g<strong>en</strong>s qui<br />

habit<strong>en</strong>t ces <strong>en</strong>droits là. On a depuis trois ans, imaginé un travail sur un territoire, un<br />

contexte, et un projet artistique. Quelles résonances y a t-il <strong>en</strong>tre un territoire, un<br />

contexte et un projet artistique ? On a travaillé sur l’idée de ce qu’on s<strong>en</strong>t d’un territoire,<br />

qui est un grand quartier. Ce qu’on s<strong>en</strong>t de ce quartier, de cet <strong>en</strong>droit. Quel artiste et quel<br />

projet pourrai<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> écho avec cet <strong>en</strong>droit ? Quel artiste peut v<strong>en</strong>ir là pour imaginer<br />

des choses, pour s’inscrire dans ce territoire, pour travailler avec les publics et à partir de<br />

là, d’un artiste, comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> inviter d’autres, comm<strong>en</strong>t inviter des spectacles, comm<strong>en</strong>t<br />

rassembler des publics ?<br />

Ça a beaucoup re-questionné, effectivem<strong>en</strong>t, la manière dont on travaillait. Par exemple,<br />

dans un des quartiers, on a posé la musique comme <strong>en</strong>trée première. Dans un autre, on<br />

est sur la création musicale d’aujourd’hui, à l’écoute des cultures. On travaille depuis 3<br />

ans avec Kamel Zecri, guitariste, musici<strong>en</strong>, qui fréqu<strong>en</strong>te les scènes de musique improvisée.<br />

Il est originaire de Biskra, <strong>en</strong> Algérie. Depuis quelques années, il a eu <strong>en</strong>vie de<br />

r<strong>en</strong>ouer avec sa culture d’origine. Il a fait des études au conservatoire, il a vécu <strong>en</strong> France<br />

tout le temps. Il a reçu la musique de son grand-père, qui avait un Diwan, c’est comme les<br />

musiques Gnawa au Maroc. On a invité Kamel et le Diwan de Biskra, qui est un groupe de<br />

voix et percussions, à v<strong>en</strong>ir sur le quartier p<strong>en</strong>dant un mois et demi. Ça a vraim<strong>en</strong>t fondé<br />

des relations <strong>en</strong>tre les artistes et les habitants. En particulier les <strong>en</strong>fants. A partir des<br />

chants traditionnels, ils se sont appropriés des choses qu’ils ne connaissai<strong>en</strong>t pas. Et à<br />

partir de ce que je ne connais pas, comm<strong>en</strong>t je me l’approprie et comm<strong>en</strong>t je le passe, le<br />

transmets, comm<strong>en</strong>t je vis avec ? Ce sont les <strong>en</strong>fants qui ont été passeurs sur le quartier.<br />

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