Mise en page 1 - Théâtre Massalia
Mise en page 1 - Théâtre Massalia
Mise en page 1 - Théâtre Massalia
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’écriture au théâtre jeune public - Emerg<strong>en</strong>ce d’un nouveau langage ou nouveau rapport au public ? (2ème partie)<br />
me vi<strong>en</strong>t. Hélène Bréchon, harpiste, joue une pièce contemporaine de 10 minutes, à la<br />
harpe. Une salle bourrée de mouflets, parce qu’il y a aussi des salles avec beaucoup de<br />
gamins ! On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait une mouche voler p<strong>en</strong>dant 10 minutes. Pourquoi ? Parce qu’elle<br />
est dans la musique. Elle est là. Elle incarne, elle est, de la peau jusqu’aux oreilles, dans<br />
le son. Et c’est ça que l’on transmet, et il n’y a pas de soucis. Et ce n’était pas un machin<br />
« gouzi gouzi », ou je ne sais pas quelle acrobatie ou des petites lumières partout : là ri<strong>en</strong>.<br />
Une harpe. Simplem<strong>en</strong>t, elle est là. Alors après, c’est de la musique, c’est du théâtre, c’est<br />
du texte, peu importe. Je p<strong>en</strong>se que les <strong>en</strong>fants ont droit à ça. Je dis un peu des évid<strong>en</strong>ces.<br />
Vous le savez bi<strong>en</strong>, c’est avec cette exig<strong>en</strong>ce là qu’on peut aller très loin. On a créé<br />
une relation <strong>en</strong>tre les artistes et les g<strong>en</strong>s qui sont là parce qu’on s’est connus, on a des<br />
formes qui sont des formes contemporaines, voire expérim<strong>en</strong>tales. C’est possible parce<br />
que les artistes ont cette exig<strong>en</strong>ce. On n’est pas dans des choses à demi. Et c’est tout, <strong>en</strong><br />
fait c’est pas compliqué !<br />
Dominique Bérody<br />
Non, c’est pas compliqué, parce que ça a la force de l’évid<strong>en</strong>ce, mais je crois qu’<strong>en</strong> même<br />
temps, si c’est possible, je vais synthétiser et résumer à mort, c’est bi<strong>en</strong> parce qu’il y a<br />
cette relation que tu as bi<strong>en</strong> notée <strong>en</strong>tre le territoire, le contexte et le projet artistique.<br />
Ça me semble évid<strong>en</strong>t, et aussi la question du déplacem<strong>en</strong>t. Parce qu’à partir du<br />
mom<strong>en</strong>t où il y a un déplacem<strong>en</strong>t de la commande, comme tu l’as bi<strong>en</strong> dit, il y a déplacem<strong>en</strong>t<br />
du théâtre. Parce les choses sont r<strong>en</strong>dues possibles dans ce lieu là, et non pas<br />
dans le rapport frontal traditionnel, ça déplace aussi la question du public, du rapport<br />
au public, et ça déplace aussi la question de l’élargissem<strong>en</strong>t du public. Le public,<br />
c’est toujours posé <strong>en</strong> terme de moy<strong>en</strong>s, de démocratisation de l’accès etc… Je p<strong>en</strong>se<br />
que c’est la somme de ces déplacem<strong>en</strong>ts, on le disait ce matin, avec l’idée de faire un pas<br />
de côté, c’est à dire de ne jamais <strong>en</strong>visager les choses uniquem<strong>en</strong>t dans cette immédiateté<br />
frontale, ou au but sans la question. C’est pour ça que cette chose devi<strong>en</strong>t possible.<br />
Avec des degrés d’exig<strong>en</strong>ce qui serai<strong>en</strong>t totalem<strong>en</strong>t impossibles et inaccessibles dans<br />
d’autres circonstances. Quand tu évoques l’harpiste ou des miniatures de musique où<br />
l’écriture musicale est et reste fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t l’écriture du musici<strong>en</strong>, je crois que ce<br />
travail de déplacem<strong>en</strong>t est à l’œuvre. Il permet aussi d’aérer la question.<br />
Brigitte Lallier Maisonneuve<br />
Cela déplace les artistes aussi. Ça leur donne aussi, je crois que c’est important que chacun<br />
ait une raison d’être là, et que ce soit important pour chacun d’être là, que ce soit un<br />
mom<strong>en</strong>t dans le parcours, et comm<strong>en</strong>t ça peut <strong>en</strong>quiquiner les artistes et les emm<strong>en</strong>er<br />
sur des terrains auxquels ils n’avai<strong>en</strong>t pas p<strong>en</strong>sé, et où ça va questionner le « comm<strong>en</strong>t<br />
ils font ». Ça n’est pas toujours évid<strong>en</strong>t. Et ça pr<strong>en</strong>d du temps : dans les modes de production,<br />
dans le rapport au temps, le temps économique, le temps de produire, avec qui,<br />
le temps d’être là, d’inscrire les choses, d’être pati<strong>en</strong>t, et de pouvoir imaginer (et donc<br />
l’expliquer) qu’une chose qu’on avait prévue pour cette saison, <strong>en</strong> fait aura lieu dans trois<br />
mois parce qu’on ne s’est pas donné assez de temps. Donc, il faut pouvoir expliquer<br />
qu’on a besoin de ce temps, et quelques fois aussi pour ri<strong>en</strong>. Pour se donner les temps<br />
du ri<strong>en</strong>. De ne pas être dans l’obligation du résultat. Ce qui veut dire, qu’après, il faut<br />
qu’il se passe des choses. Et il se passe des belles choses.<br />
Dominique Bérody<br />
Passez le micro, il y a des questions.<br />
Florian Nicolas<br />
Je suis programmateur.<br />
Dominique Bérody<br />
Dans un théâtre, dans une structure ?<br />
Florian Nicolas<br />
Non, pas actuellem<strong>en</strong>t. Je suis <strong>en</strong> quête. Je connais un peu la ville de Nantes, je l’ai fréqu<strong>en</strong>tée,<br />
et notamm<strong>en</strong>t le Lieu Unique. J’ai l’impression, vous parliez du contexte, du territoire,<br />
mais il y a des villes où ce g<strong>en</strong>re de projet peut naître, peut émerger, peut vivre et<br />
que Nantes <strong>en</strong> est une. Il y a des territoires et des villes où c’est beaucoup plus difficile.<br />
Je crois que l’accompagnem<strong>en</strong>t d’un tel projet, dès le mom<strong>en</strong>t où il s’inscrit dans une<br />
157